Le Conseil de gouvernement, qui s'est réuni hier, a eu à examiner plusieurs points. La plus important est celui relatif à la facture de l'importation du médicament. Dans sa communication, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a mis en relief l'alourdissement continu de la facture d'importation de médicaments accompagné d'un recul de la production nationale en ce domaine. Tayeb Louh souligne aussi le poids sans cesse croissant de la facture des remboursements de médicaments par la Cnas, dont le montant a triplé entre 2001 et 2008 (de 23 milliards de DA à une projection de 70 milliards de DA cette année). Un début de renversement de cette situation à travers les procédures de conventionnement et de tarifs de référence engagées, a expliqué le ministre. À l'issue de l'étude de ce dossier, et conformément aux directives du président de la République, dans la perspective de la contractualisation des soins dans les hôpitaux, de soutenir la production nationale de médicaments, de développer l'usage des médicaments génériques dans le respect des normes de l'OMS et afin de lutter contre toutes formes de gaspillage, le gouvernement a annoncé un certain nombre de mesures. À savoir la mise sur pied d'une commission ministérielle chargée de faire aboutir, avant la fin de l'année 2009, le dispositif de contractualisation des soins dans les hôpitaux avec la Cnas. Cette procédure assainira les dépenses publiques en la matière au bénéfice des malades, des centres hospitaliers et du mécanisme national de Sécurité sociale, l'assainissement du système du tiers-payant au profit des nécessiteux et des malades chroniques. Cette opération, qui ne remettra nullement en cause cette forme de solidarité nationale, devra s'appuyer à l'avenir sur une opération de recensement qui aboutira à la délivrance d'une carte aux bénéficiaires et à un contrôle plus rigoureux. La poursuite de l'élargissement de la liste des médicaments sera soumise au tarif de référence. Cette opération qui tiendra compte de normes fixées par l'OMS permettra de réguler le marché du médicament comme dans les pays développés. Elle débouchera ainsi sur une baisse des prix des médicaments pour les usagers, le rétablissement de l'obligation d'investir en Algérie pour les opérateurs et laboratoires étrangers désireux de distribuer leurs produits en Algérie, ainsi que le rétablissement de l'interdiction d'importer les médicaments fabriqués localement, l'encouragement à la production locale de médicaments, et notamment le générique par l'amélioration des incitatifs à l'investissement et par la réunion des conditions appropriées pour le développement des capacités et gammes de production de l'entreprise publique Saidal. R. N.