L'enquête publiée récemment, faisant ressortir que plus de 35% des malades n'achètent pas de médicaments, a soulevé la curiosité du gouvernement. Le médicament sera aujourd'hui à l'ordre du jour du Conseil du gouvernement qui se tiendra sous la présidence du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Le Conseil se penchera largement sur la politique suivie en matière de sécurité sociale. Les résultats de l'enquête, publiés récemment, ont apparemment capté l'attention de l'Exécutif. L'enquête faisait ressortir que 35,91% des malades n'achètent pas certains médicaments essentiels parce qu'ils ne sont pas remboursables. Effectuée au niveau de certains établissements publics d'Alger, le rapport, qui en a été fait, indique que le taux des médicaments non remboursés par la sécurité sociale, représente 5,63% de l'ensemble des produits pharmaceutiques vendus en pharmacies. Le rapport a été révélé, jeudi dernier, par le centre national de pharmacovigilance et matériovigilance. La programmation du dossier de la sécurité sociale dans l'agenda du Conseil du gouvernement de cette semaine, a certainement un lien avec cette étude. Le gouvernement veut, semble-t-il, approfondir cette question. Le ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, va présenter ce matin un exposé détaillé sur le prix de référence appliqué pour le remboursement des médicaments. La liste des médicaments remboursables sera certainement élargie. S'exprimant récemment sur le sujet, M.Louh a déclaré que tous les médicaments répondant aux conditions «requises» seront soumis désormais au tarif de référence. Intervenant à l'occasion de la 1re Journée d'information sur le tarif de référence de remboursement du médicament, le ministre de l'Emploi a affirmé qu'«il a été constaté que la consommation du médicament générique a connu une nette évolution depuis l'application du tarif de référence en 2006». Il a rappelé que depuis le mois d'octobre, la liste des médicaments soumis au système du tarif de référence a été élargie à plus de 180 nouveaux médicaments, portant le nombre total de dénominations communes internationales (DCI) remboursables sur la base d'un tarif de référence, à près de 300 sur les 1199, soit près de 2100 marques sur les 3500 au total. M.Louh a précisé que ces mesures vont dans le sens des réformes initiées dans le secteur et que l'objectif consiste à réguler le marché du médicament sur la base des intérêts communs (la Sécurité sociale et les opérateurs). «Il s'agit d'une décision politique», a-t-il déclaré, soulignant que «le chef de l'Etat a instruit le gouvernement d'encourager le recours au médicament générique et, par conséquent, la préservation du système de la Sécurité sociale en Algérie». A l'instar de l'exposé, un décret exécutif définit la composition des Commissions nationales de recours préliminaire, qualifiées dans le domaine de la sécurité sociale. Ce décret porte sur l'organisation et la gestion des commissions de recours. Il faut reconnaître que le traitement des recours prend beaucoup de temps. Par ailleurs, le Conseil du gouvernement va aborder d'autres sujets concernant le secteur de l'énergie et des ressources en eau. Un décret exécutif portant sur les conditions d'exploitation et de traitement de l'eau potable sera adopté. Un autre décret portera sur la déclaration de l'utilité publique pour toute opération liée à l'installation des lignes électriques à haute tension.