Les exploitants privés des stations-services ont appelé hier les pouvoirs publics à honorer leurs promesses quant à la révision de la marge de rémunération de l'activité de vente au détail des carburants.«La question cruciale de la marge de rémunération est restée inchangée depuis 2005 à ce jour, en dépit de la publication du décret 08-289 du 20 septembre 2008, prévoyant et permettant une révision de cette marge», a tenu à souligner Hamid Aït Enceur, président de l'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-services (Uniprest).Intervenant lors d'une conférence de presse, M. Aït Enceur a rappelé que de vaines démarches ont été entreprises afin de sensibiliser les pouvoirs publics quant à la nécessité de l'application dudit texte réglementaire. Ces derniers «nous ont promis de réviser à la hausse la marge rémunératrice avant les élections, en vain», a-t-il regretté. A cet effet, l'Uniprest et la Fédération nationale des exploitants libres de stations-services (Fnelss) ont convenu de mettre en place une coordination pour mener à bien la concrétisation de cette légitime revendication.Devant la précarité de la grande majorité des stations-services exerçant avec la marge de rémunération actuelle (4%) et compte tenu de la pression incessante des exploitants des stations-services qui voient en ce mois d'avril arriver l'échéance des différents paiements (Cnas, Casnos, impôts et autres), «la coordination souhaite l'accélération du processus de révision de la marge en question», a indiqué, pour sa part, Samir Laribi, membre de l'Uniprest.Consciente du rôle d'utilité publique que représente cette activité, «la coordination est arrivée à une situation insurmontable conduisant de facto à l'arrêt de son activité», a affirmé Mustapha Boudjemlal, président de la Fnelss. Et de souligner que plus d'une centaine de stations-services risquent de fermer, en mettant plus de 30 000 travailleurs à la porte. Néanmoins, si la marge est augmentée, «nous emploierons deux personnes en plus dans chaque station», a-t-il fait savoir. Le relèvement de la marge de rémunération de l'activité de vente au détail des carburants pourrait se faire en recourant à différents mécanismes fiscaux et parafiscaux, et ce, sans augmenter les prix des carburants, car «nous ne voulons pas pénaliser le citoyen», a conclu M. Laribi. B. A.