La coordination nationale regroupant l'Union nationale des investisseurs et propriétaires de relais et stations-service (UNIPREST) et la Fédération nationale des exploitants libres de stations-service (FNELSS) a alerté sur l'éventualité de cessation d'activités des stations-service au cas où la marge bénéficiaire sur le prix du carburant ne sera pas augmentée dans des délais proches. Hier, les représentants des ce deux syndicats sont, dans une conférence de presse à Alger, revenus sur le pourquoi de cette situation dans laquelle se trouve leur corporation. Les propriétaires et exploitants des stations-service (plus de 2000) lancent un cri de détresse aux pouvoirs publics pour répondre à leurs doléances consistant à augmenter la marge bénéficiaire sur les prix des carburants. Cet appel intervient après des assurances que la marge bénéficiaire sur les différents carburants distribués dans les stations allait être augmentée au plus tard au mois d'avril. «Une promesse qui risque de ne pas connaître sa concrétisation plus tôt», a estimé le représentant de la FNESSL, Mustapha Boudjemlel. «Sept ans d'attente ça suffit», a affirmé pour sa part le représentant de l'UNIPREST, Aït-Samir Larbi, dans son intervention. Il expliquera que «la marge bénéficiaire est restée inchangée depuis 2005. Alors que parallèlement nos charges se sont multipliées et aujourd'hui il ne nous est plus possible de payer les lourdes charges qui pèsent sur la corporation». On soulignera que les salaires ont connu des augmentations successives durant cette période et qui se sont répercutées négativement sur les recettes des stations-service, indiquent les mêmes intervenants. «Cela doit faire réagir vite la tutelle qui est au courant de cette situation», affirme le président de l'UNIPREST. «Il ne s'agit pas de l'augmentation du prix du carburant», est-il précisé, «mais que les pouvoirs publics trouvent des mécanismes pour faire baisser les charges actuelles dont s'acquittent les stations-service, dont la moyenne des employés est 15 par station». Conjuguées à un approvisionnement en carburant «très restrictif», ces stations-service ne peuvent s'en sortir et les activités dites annexes (lavage, pneumatique, vente de lubrifiants ) ne peuvent compenser le manque à gagner, indique-t-on de même source. La corporation des stations-service revendique l'application des dispositions du décret exécutif n°08-289 du 20 septembre 2008 définissant la méthodologie d'ajustement de vente des produits pétroliers sur le marché national. Et précisément dans ces articles 21 à 26. Deux études sont déjà soumises à la tutelle par lesquelles les stations-service entendent expliquer et par là même alerter sur «une mort certaine» des stations. Actuellement la marge des stations-service se situe en moyenne à 1,10 DA sur le prix du litre de carburant. La corporation estime que pour se maintenir, une augmentation de la marge bénéficiaire à hauteur de 2,50 DA est indispensable.