Les relations énergétiques entre l'Algérie et la Libye devraient être relancées, à la faveur de la visite de deux jours (15 et 16 avril) qu'a effectuée, à Alger, le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Mustapha Abdeljalil. Celui-ci s'est entretenu d'ailleurs avec le secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines. La partie libyenne souhaite que le groupe Sonatrah reprenne ses activités d'exploration pétrolière en Libye. L'Algérie le veut également. La compagnie nationale des hydrocarbures, comme pour la totalité des multinationales qui étaient présentes en Libye, s'en est retirée, après les troubles qu'a connus ce pays, en 2011. Sonatrach était parmi les dernières entreprises à avoir rapatrié son personnel de Libye. Et elle a avancé qu'elle allait revenir dans ce pays, une fois la situation normalisée. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas, car des troubles sporadiques éclatent entre factions rivales, et le CNT libyen ne semble pas avoir d'emprise sur ces groupes. Il y a quelques jours, certains de ces groupes ont pris pour cible le siège du gouvernement libyen. La visite de Mustapha Abdeljalil à Alger, à l'invitation du président de la République, prouve, peut-être, que les deux pays se sont éloignés d'une période de tension pas si lointaine, née - selon le point de vue libyen, de l'attitude d'Alger au sujet de la situation qui prévalait en Libye avant la mort de Kadhafi. Les rapports entre les deux Etats se sont détériorés après qu'Alger eut décidé de recevoir, pour des raisons humanitaires, une partie des membres de la famille Kadhafi. Ce froid dans les rapports algéro-libyens, certains le jugeait préjudiciable pour la présence de Sonatrach en Libye, en ce sens que les nouveaux maîtres de Tripoli allaient procéder à des attributions excessivement sélectives au profit des sociétés intéressées par l'investissement dans le très prolifique secteur pétrolier libyen. Ils n'accorderaient de permis d'exploration qu'aux «entreprises amies», c'est-à-dire celles issues de pays ayant soutenu la révolution libyenne et le CNT libyen. Pour l'instant, la nouvelle politique pétrolière en Libye demeure opaque et le retour des compagnies étrangères, pas toutes, se fait encore attendre. Sonatrach attend pour voire. Pas pour longtemps ? Sa filiale Sipex (Sonatrach International Petroleum Exploration & Production) installée en Libye avant les troubles, a reçu, il y a quelques semaines, un courrier de la compagnie pétrolière libyenne, NOC. Cette dernière demande à Sipex de faire un état des pertes subies du fait de la cessation de ses activités. Le même courrier, adressé à toutes les compagnies étrangères présentes dans le secteur des hydrocarbures en Libye, invitait l'entreprise algérienne à reprendre ses activités. Y. S.