Photo : Riad Par Amar Rafa Une semaine après son lancement, la campagne électorale caracole. A mesure que l'on avance dans le temps, une certaine décantation commence à se dessiner, entre «grands» et «petits» partis indépendamment du fait qu'ils soient anciens ou nouveaux, en ce sens que certaines formations ont visiblement du mal à drainer du monde à leurs meetings. La caméra de la Télévision a sciemment montré sous différents angles des salles à peine remplies au quart, alors que d'autres étaient archicombles. Dans leurs discours, les chefs de parti multiplient à chacune de leurs sorties les appels à une forte mobilisation des citoyens, présentement désabusés par la chose politique. Conjurer le spectre de l'abstention est le but sur lequel focalisent les tribuns, en s'égosillant à convaincre des citoyens qui semblent se morfondre dans les méandres de la vie quotidienne. «Le changement», ce vocable évocateur au parfum de jasmin, est employé à toutes les sauces. Pour y parvenir, les recettes sont multiples.En affirmant que le changement prôné par son parti constitue «un objectif et non un slogan», le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), Abdelaziz Ghermoul, a affirmé, hier à Aïn Témouchent, que ce changement ne surviendra que si le peuple relève le défi et opte pour l'alternative d'édifier une Algérie de justice. Pour autant, il suggère, à tous, de «nous dresser comme l'ont fait nos aînés, le 1er Novembre 1954, pour concrétiser cet objectif par la voie pacifique et démocratique des urnes». Abdelaziz Ghermoul a, dans ce sens, appelé les citoyens à se rendre aux urnes le jour du scrutin «pour concrétiser le véritable changement et permettre au pays de s'émanciper».En livrant sa vision du pouvoir, le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), Abdelkader Merbah, considère que le changement passe d'abord par la réorganisation du secteur de l'information, notamment l'ouverture des médias audiovisuels. L'ouverture des médias lourds «permettra de consolider notablement la démocratie et favorisera une compétition saine entre les partis», a indiqué M. Merbah, qui s'est dit persuadé que le pluralisme politique ne peut avoir de contenu concret s'il n'y a pas de «pluralisme de la presse». La préservation de l'environnement figure parmi «les questions prioritaires» du programme du Mouvement national pour la nature et le développement (Mnnd), dira son président, M. Abderrahmane Akif, à partir de Constantine. M. Akif, qui présidait un meeting électoral dans la ville du Rocher, a exhorté ses militants à une participation massive pour élire les candidats du Mnnd et contribuer à l'émergence d'une Assemblée nationale qui œuvrera pour la concrétisation de cet objectif. Le président du Mnnd a, à l'instar d'autres partis, souligné les mesures prises pour garantir la transparence et l'honnêteté des prochaines élections, qui «n'offrent, techniquement et politiquement, aucune possibilité de tentative de fraude, d'où tout l'intérêt d'aller voter en grand nombre».En appelant à opérer un changement pacifique à travers les urnes, le président du Mouvement des citoyens libres (MCL), Mustapha Boudina, quant à lui, a mis en garde contre «ceux qui appellent à un renouvellement et non à un changement pour remplacer les uns par d'autres semblables sans rompre avec les politiques et les modes de gouvernance qui ont échoué et ont conduit le pays vers la crise». Le président du MCL a souligné lors de ses meetings que les élections du 10 mai prochain constituent une «seconde révolution» après celle du 1er Novembre 1954, les qualifiant de «révolution pour libérer le peuple de la hogra, la pauvreté et redonner espoir à la jeunesse».Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, pour sa part, continue de mener campagne pour des élections «libres et transparentes», mettant en garde, samedi dernier à Mostaganem, contre la fraude aux législatives du 10 mai prochain, pour éviter à l'Algérie «l'implosion et d'aller vers l'inconnu». Le régime républicain constitue «la seule voie» à la pratique des droits civiques dans le cadre de la justice et l'égalité, a été largement souligné par l'Alliance nationale républicaine (ANR) durant la première semaine de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain.