Les pouvoirs publics ont pour objectif de développer l'industrie agroalimentaire en Algérie pour réduire la facture des importations alimentaires du pays, estimées, annuellement à plus de 8 milliards de dollars. Gros importateur de biens alimentaires à l'échelle africaine, l'Algérie ambitionne de devenir un pays exportateur d'ici à 2014. Un objectif réalisable, de l'avis des experts du domaine agroalimentaire, eu égard aux potentialités existantes. Le montant des exportations de l'Algérie en produits alimentaires devrait atteindre, selon les prévisions de Mohamed Bacha, directeur général de l'intelligence économique et de la prospective au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, 1,6 milliard de dollars à l'horizon 2014, contre 120 millions de dollars actuellement. Le secteur agroalimentaire active, néanmoins sans véritable connectivité avec l'amont agricole et certaines de ses filières ont atteint un niveau de dépendance extérieure supérieur à 80 %. Les industriels ont recours systématiquement à l'importation. Or la matière première existe au niveau national. Mais, souvent cette matière n'est pas produite selon les spécifications industrielles requises, accentuant ainsi les insuffisances dans les domaines de la transformation, de la conservation et de la valorisation des produits agroalimentaires.Il est utile de rappeler, à ce titre, que la mauvaise prise en charge des secteurs de la transformation a fait que, au début des années 2000, de la tomate industrielle à El Tarf, des abricots à N'Gaous et du lait de vache à Guelma ont été déversés dans les rivières faute d'ateliers de transformation. Les professionnels du secteur estiment, également, que les entreprises activant dans ce secteur, essentiellement de type familial, ne maîtrisent pas le process, la traçabilité, la mise en bouteille et les normes internationales. De ce fait, les entreprises de la filière doivent, suggèrent les professionnels du domaine, se mettre à niveau en matière de gestion et d'exploitation, et mettre les produits alimentaires en conformité avec les exigences internationales, et ce, pour contrecarrer la rude concurrence, notamment avec l'adhésion du pays à la zone arabe de libre-échange et l'ouverture totale de la zone de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne d'ici à 2017. Mise en place d'un plan national de développement de l'industrie agroalimentaire Dans le but de booster l'industrie agroalimentaire, le ministère de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement propose une série de solutions d'appui à ce secteur à travers son plan de développement de l'industrie agroalimentaire. Parmi les principaux axes de ce programme, figure la création d'un fonds pour la filière qui sera doté de 50 milliards de dinars. La mission principale de ce fonds est de permettre aux entreprises d'être plus performantes et de réaliser des résultats. Cette mesure est surtout dictée par la complexité du secteur de l'agroalimentaire qui peine à contracter des financements bancaires. Grâce à ce fonds, l'Etat pourra apporter des appuis ciblés. Outre l'appui financier, le plan consiste également à coordonner entre les industriels et les agriculteurs qui devraient se conformer à des plans de production répondant aux besoins de l'industrie agroalimentaire. L'objectif étant d'accroître la contribution de l'industrie agro-alimentaire au PIB industriel, pour atteindre 60% en 2014 contre 50 % en 2009. Ce plan vise également la mise à niveau aux normes internationales de 500 entreprises du secteur industriel de l'agro-alimentaire pour, justement, renforcer les capacités d'exportation. Il est, aussi, inscrit dans le cadre de ce programme, la création de cinq consortiums d'exportation dans l'industrie agroalimentaire. A cet effet, un projet algéro-onusien vient d'être lancé par le département de M. Benmeradi avec l'appui de l'Onudi. Financé par l'ambassade de France en Algérie à 450 000 euros, ce projet de trois ans cible en premier lieu les entreprises moyennes disposant d'un potentiel et de parts de marché. La première année du programme en question sera consacrée à la sensibilisation des entreprises nationales publiques et privées sur les avantages offerts par l'adhésion aux consortiums, notamment en matière de conquête des marchés étrangers et d'exportation des produits et services. Des rencontres seront ainsi animées par des experts de l'Onudi pour inciter les opérateurs économiques à adhérer à un réseau en vue d'augmenter leurs chances d'exporter leurs produits et de les faire connaître à l'étranger. Des visites à des pays maghrébins et européens seront, par ailleurs, organisées au profit des chefs d'entreprises et hommes d'affaires algériens désirant s'enquérir du fonctionnement des consortiums dans ces pays. B. A.
18 entreprises exposeront au Djazagro La participation italienne en force Dix-huit entreprises italiennes spécialisées dans l'agroalimentaire participeront à la dixième édition du Salon international de l'industrie agroalimentaire Djazagro, a annoncé le Bureau pour la promotion des échanges de l'Ambassade d'Italie ICE dans un communiqué. Le même document a précisé que ces entreprises «exposeront leurs plus récentes technologies» dans le secteur agroalimentaire. Sur ce point, ICE signale que «l'Italie est l'un des principaux fournisseurs de l'industrie algérienne dans le secteur des machines pour l'industrie alimentaire et le conditionnement des produits. Elle contribue sans cesse au développement de ce secteur en fournissant son expérience et ses connaissances en matière de nouvelles technologies». Les entreprises italiennes, ajoute le communiqué, «restent numéro un mondial des exportations. A titre d'exemple, elles sont au premier rang avec 17 % des parts de marché pour les machines de traitement des aliments, et au deuxième rang (23 % des parts de marché) pour les machines de conditionnement». Par ailleurs, l'ICE a évoqué les échanges commerciaux entre les deux pays. Ainsi, l'Italie reste le deuxième fournisseur de l'Algérie avec un total de 4,61 milliards de dollars, selon les dernières données du CNIS, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2010. Les exportations italiennes vers l'Algérie de biens d'équipements industriels sont aussi en constante évolution avec un montant total 2,4 de dollars.
L'industrie agroalimentaire en chiffres lL'industrie agroalimentaire nationale contribue à hauteur de 33% à la valeur ajoutée dans le secteur industriel national (plus de 197 milliards de dinars) et 45% (plus de 700 milliards de dinars) de son chiffre d'affaires à fin 2011.
lCette branche est dominante dans le secteur industriel national dans lequel elle contribue de 50 à 55 % dans le PIB industriel. lLe secteur recélait à fin 2011 plus de 22 000 entreprises et plus de 145 000 emplois et employait 40 % de la population active industrielle.
lL'activité de l'industrie agroalimentaire a enregistré, en 2011, une nette amélioration de 21% après une baisse de 3,3% en 2010, selon les chiffres de l'Office national des statistiques.
lLa plupart des branches des IAA ont connu d'importantes hausses. Il s'agit notamment de l'industrie du lait (301%), la fabrication de conserves des fruits et légumes (11,5%) et l'industrie de grains avec 44,5%.
lLes exportations algériennes dans le secteur de l'agroalimentaire ont dépassé, l'année dernière, les 300 millions de dollars, principalement des huiles de table et du sucre raffiné.
lLes importations algériennes de produits alimentaires, en 2011, ont avoisiné les 9 milliards de dollars dont 4 milliards de dollars pour les céréales.