Même en pleine campagne électorale, les animateurs du mouvement de redressement du FLN n'enterrent pas la hache de guerre. L'ancien ministre de la Poste, Boudjemaâ Haïchour, un des opposants les plus en vue de Abdelaziz Belkhadem, a rendu publique une déclaration aux accents virulents. Le membre du Comité central se situe même à la limite de l'insulte.«Nous avons constaté la déviance politique et la trahison qui se sont tramées à partir d'un agenda, étranger au parti, judicieusement dicté à celui qui se projette pour la présidentielle 2014», écrit l'ancien ministre. Pis, Boudjemaâ Haïchour énumère les raisons de la «défiance» de certains militants : «Le sentiment de dégradation organique, le passage du meilleur au pire par l'intronisation de «militants taiwan», des règles de corruption par l'entremise des pratiques des «chkara», y compris de certains éléments au passé douteux et leur connivence avec le terrorisme (…).» Ces comportements ont «déprécié le FLN aux yeux des citoyens», a-t-il asséné.Boudjemaâ Haïchour anticipe même l'échec des listes de son parti. Selon lui, le FLN n'aura pas les résultats obtenus en 2007. Pis, il compare les deux dernières législatives et conclut que le parti avait perdu 63 sièges en 2007 par rapport aux élections de 2002.Les accusations ne s'arrêtent pas là. «Entre corruption, clientélisme, le népotisme et le sentiment d'injustice se pose le problème de l'absence de perspective. Parce que les jeunes sont la frange la plus séduite eu égard à la loi du nombre, Belkhadem a mis dans les listes des septuagénaires ou des jeunes sans ancrage associatif et militant (…).» Le militant du FLN ne cible pas uniquement Belkhadem, qu'il qualifie d'ex-secrétaire général. Il accuse également Harraoubia, Louh et Habiba Bahloul d'être derrière «la conspiration».A préciser que Boudjemaâ Haïchour s'est joint au mouvement de redressement du FLN depuis l'affichage des listes qui vont représenter le parti aux prochaines élections législatives. Une bonne partie des membres du Comité central s'est opposée à Belkhadem en lui retirant leur confiance. Une session extraordinaire du Comité central est en principe laissée ouverte jusqu'au 19 mai. Cette session devra mettre fin à la fonction de l'actuel secrétaire général. Abdelaziz Belkhadem a confirmé qu'il «démissionne» si son parti ne sera pas premier lors du prochain scrutin. A. B.