Photo : Zoheïr Par Amar Rafa Deux hommes, un père et son fils, gérants d'un débit de boissons, ont été assassinés par un groupe terroriste armé dans leur établissement, dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, dans la commune d'Aït Toudert (daïra des Ouacifs), à une quarantaine de km au sud de Tizi Ouzou, annoncent des sources sécuritaires. Les deux victimes, K. Salim et K. Abdellah, ont été criblées de balles suite à leur refus de se laisser racketter par les terroristes, a-t-on ajouté de même source. C'est la première fois que des groupes terroristes s'en prennent à des civils dans cette région où ils se contentaient de rackets, kidnappings et vols de véhicules pour le financement de leurs activités. Tizi Ouzou, cette importante wilaya de la Kabylie, qui, en raison de sa situation géographique caractérisée par un massif montagneux s'étendant jusque vers d'autres wilayas du Centre, a été le théâtre de ces exactions terroristes, a été également marquée par des opérations ciblées des forces de sécurité. Des opérations engageant des unités d'élite de l'ANP, qui ont réussi à éliminer de dangereux criminels sévissant dans la région depuis de nombreuses années et ayant plusieurs forfaits à leur actif. La nébuleuse terroriste a ainsi subi de nombreuses pertes, à de très courts intervalles, dont des individus occupant des postes dans la hiérarchie des groupes activant dans la région. La dernière opération de ce genre s'est déroulée à la nouvelle ville de Tizi Ouzou, où l'intervention des unités d'élite dans un immeuble d'habitation s'est soldée par la libération de deux femmes otages -la première âgée d'environ 50 ans tandis que la seconde en aurait une trentaine- et l'élimination d'un «émir» des sanguinaires Seriet de Baghlia, activement recherché et objet de filature par les services de sécurité. Quelques jours auparavant, deux autres terroristes avaient été abattus à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou, quand une unité d'élite de l'ANP, embusquée aux abords de la rocade sud, à hauteur de la bretelle menant vers Beni Douala a pris pour cible un véhicule de marque Peugeot 206 à bord duquel se trouvaient deux terroristes qui transitaient par la région. Ces hauts faits d'armes des services de sécurité s'inscrivent dans une logique de riposte aux exactions terroristes commises dans la région. Ces opérations de lutte antiterroriste sont menées de pair avec une intense activité de la justice, au cours de laquelle ont été prononcées de très lourdes peines de condamnation à mort et à perpétuité contre des terroristes en détention ou en fuite. Quatorze terroristes ont été condamnés dans la soirée de mercredi dernier à la peine capitale par contumace par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès pour «constitution d'un groupe terroriste armé» et «détention d'armes, de munitions et de matériaux explosifs». Un autre prévenu, M. Mehdi, ayant comparu dans la même affaire, a été condamné à 20 ans de réclusion, au moment où cinq autres ont écopé de peines allant de 3 à 7 années de prison ferme, et un à 3 années de prison avec sursis. Cette affaire remonte à juillet 2006 lorsque le nommé M. Mehdi s'est rendu aux services de sécurité afin de «bénéficier des dispositions de la loi sur la réconciliation nationale», tout en «continuant à activer au sein de son groupe terroriste dont il était l'un des fondateurs». Deux mois après, les services de sécurité mirent la main sur ce «repenti» avec en sa possession des «matériaux bourrés d'explosifs» en plus de «cassettes à caractère subversif». 14 éléments en fuite ont été condamnés dans cette affaire, ainsi que les 7 autres qui furent arrêtés, et dont il révéla également l'identité. Ces nouvelles condamnations par le tribunal criminel de Boumerdès portent à 201 l'ensemble des condamnations à mort par contumace prononcées par la justice algérienne depuis le début de l'année à l'encontre d'éléments terroristes en fuite, selon un décompte fait par des observateurs.