Photo : Riad Par Younès Djama La raison qui fait que les universités algériennes occupent, à chaque fois, la queue du peloton dans le classement des plus prestigieuses universités du monde, réside manifestement dans leur incapacité à se rendre «visibles» sur le Web, en partant du postulat que les normes qui président aux différents classements se basent exclusivement sur le degré de visibilité des universités sur la Toile, ainsi que le nombre qu'elles peuvent revendiquer de Prix Nobel. Ce qui est loin, bien loin, d'être le cas des universités algériennes, comme c'est d'ailleurs le cas de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène (Usthb), de Bab Ezzouar. M. Benali Benzaghou, recteur de cette université, ne s'en cache d'ailleurs pas. A la question de savoir pourquoi les universités algériennes occupent-elles, à chaque nouveau classement, le bas des tableaux, M. Benzaghou a eu ces mots : «C'est sans conteste un problème de visibilité sur le Net. Pour prétendre figurer dans un ou plusieurs des différents organismes d'évaluation qui prennent en compte dans leur démarche la présence sur la Toile, il est tout à fait clair qu'il faut prendre en compte cet aspect.» Et d'expliquer : «Tout ce qui n'est pas accessible sur Internet n'est pas pris en considération par les organismes d'évaluation et de classement», à l'instar de l'espagnol Webometrix. M. Benzaghou qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse pour la présentation du programme des festivités commémoratives du 38e anniversaire de la création de l'Usthb (ex-Usta), qui coïncide également avec le cinquantenaire de l'Indépendance du pays, a indiqué que l'université qu'il préside, elle-même confrontée à cette même problématique, a entrepris un travail intense visant à s'assurer une meilleure visibilité sur le Net. A cet effet, l'une des mesures prises consiste en la mise en ligne sur le site de l'université (www.usthb.dz) de contenus en langue anglaise, sachant que l'anglais fait office de langue universelle de la science et de la recherche. Grâce à cette démarche, l'Usthb a pu gagner quelques points en progressant de plus de 3 000 places, passant de la 5 919e à l'échelle mondiale en 2010 à la 2 276e en 2012. L'une des raisons, explique le recteur, entouré de ses proches collaborateurs, qui a longtemps empêché la visibilité de l'Usthb sur la Toile est le nombre impressionnant de dénominations sous lesquelles elle apparaît : 160 ! M. Benzaghou, qui reconnaît le retard des universités algériennes en la matière, a conclu que c'est à celles-ci de se faire signaler en vue de figurer dans le gotha mondial. Notamment en soignant leur «image» sur la Toile. L'Usthb peut, tout de même, se consoler de la première place dans le Top 10 des universités algériennes en termes de productions scientifiques, selon un classement établi en janvier 2012 par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, au ministère de la Recherche scientifique, en collaboration avec le Thomson Reuters, un organisme international. Elle est suivie de près par les universités de Constantine et d'Oran Es Sénia qui comptent parmi les toutes premières universités post-Indépendance. En septembre 1974, à son inauguration par le défunt président Houari Boumediène, l'Université des sciences et de la technologie d'Alger (Usta) - elle sera rebaptisée en 1980 en portant son nom - comptait 2 500 étudiants. Aujourd'hui, l'Usthb revendique 60 000 diplômés, dont plus de 25 000 ingénieurs d'Etat.«Ces contingents sont aujourd'hui disséminés dans les divers centres de recherche et les universités du pays et font partie des encadrements des universités à l'étranger», s'enorgueillit M. Benzaghou. A noter qu'un programme riche a été mis en place pour la célébration de son 38e anniversaire. A cette occasion, et comme de coutume, des enseignants ont été promus au rang magistral.