«Aucune véritable réforme politique n'est possible en dehors de la révision profonde de la Constitution», a indiqué la commission électorale nationale commune de l'Alliance Verte.Cette alliance, composée du MSP, Ennahda et El Islah, a, dans son communiqué numéro 2, livré sa position et surtout ses attentes de la révision constitutionnelle qui échoit au prochain Parlement devant émaner des élections législatives du 10 mai. Il est attendu de cette révision, selon la coalition islamiste, d'aboutir à l'affirmation de l'identité nationale, de ses constantes et de ses valeurs suprêmes ainsi qu'à la consécration des bases fondamentales de l'Etat, au renforcement des principes du peuple algérien et à la protection des constantes de l'identité (Islam, arabité et amazighité), énonce le communiqué signé par le président de l'instance électorale de l'Alliance Verte, Abderrazak Mokri. Elle met l'accent aussi sur la réaffirmation des constantes contenues et définies par l'article 178 de la Constitution actuelle, notamment «le caractère républicain de l'Etat», «le système démocratique basé sur le pluralisme», «l'Islam en tant que religion d'Etat», «l'arabe en tant que langue nationale et officielle», «les libertés fondamentales et les droits de l'Homme et du citoyen», «l'intégrité du territoire national et son unité», «le drapeau et l'hymne national comme symboles de la révolution et de la République». Elle se prononce également en faveur d'un «régime parlementaire» avec «les spécificités algériennes», pour le renforcement «du caractère civil du régime», «la séparation claire et pratique entre les pouvoirs», «la limitation à un seul mandat présidentiel renouvelable une fois», «le gouvernement (qui) émane de la majorité parlementaire dont elle applique le programme». Au chapitre du régime politique, l'instance élective de l'Alliance Verte appelle à remédier aux dysfonctionnements propres au régime politique pour «l'équilibre des pouvoirs», «l'élargissement des prérogatives du Premier ministre», «l'interpellation du Premier ministre et des ministres devant le Parlement», «l'instauration d'un régime parlementaire à chambre unique» et «l'élargissement des prérogatives des commissions d'enquête parlementaires».Au chapitre des «droits et libertés», l'Alliance insiste sur «l'octroi de toutes les garanties pour des élections transparentes», et mettre ainsi fin à l'abstention des électeurs, à travers «l'organisation d'élections et de référendums comme seul moyen de faire participer le peuple à la prise de décision et à l'élection et la destitution des gouvernants», «l'alternance pacifique au pouvoir à travers les urnes», «la criminalisation de la fraude», et pour «confier la mission de supervision et de contrôle des élections à l'appareil judiciaire ou une commission nationale indépendante spécialisée, et considérer la fraude électorale comme un crime politique imprescriptible», «renforcer le contrôle judiciaire en octroyant toutes formes de contrôle populaire dans la transparence». Et au chapitre du «contrôle constitutionnel», l'Alliance de l'Algérie Verte propose «l'élargissement de la saisine au Premier ministre et aux députés», «l'élection du président de l'Assemblée par les députés» et la «création du Conseil supérieur de la magistrature». La commission électorale des trois partis islamistes s'est prononcée, en outre, pour l'indépendance de la justice, avec la mise en place d'un pouvoir indépendant, confier la prérogative d'évaluation du budget de la justice au Conseil supérieur de la magistrature, la création d'une Cour constitutionnelle, la séparation des appareils du pouvoir judiciaire du pouvoir exécutif, et, enfin, confier au Conseil de la magistrature le rôle de promotion ou de destitution des magistrats à travers des élections. A. R.