Les autorités d'occupation ont légalisé trois colonies sauvages, une décision condamnée par le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui attendait plutôt un engagement au gel de la colonisation pour reprendre les négociations de paix. Cette décision «est la réponse prévue à la lettre du président Abbas au Premier ministre Netanyahu», a déclaré ironiquement le porte-parole de Abbas, Nabil Abou Roudeina. Le gouvernement palestinien a condamné la poursuite par Israël du développement de la colonisation, ainsi que la légalisation d'enclaves de colonisation, appelant la communauté internationale à s'y opposer parce qu'elle détruit les chances de paix. Le négociateur palestinien, Saëb Erakat, a remis le 17 avril à Netanyahu une lettre de Abbas exigeant, pour reprendre les négociations de paix, une série d'engagements, dont la reconnaissance des lignes de 1967 comme base de discussions et le gel de la colonisation. Les responsables palestiniens ne se faisant guère d'illusions, s'apprêtent à relancer leurs démarches aux Nations unies. «La question de la lettre palestinienne et de la réponse israélienne ne doit pas être surestimée, car nous connaissons la réponse israélienne», a estimé Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). «La prochaine étape devrait être l'Assemblée générale de l'ONU», habilitée à accorder à la Palestine le statut d'Etat non membre, a-t-elle souligné.Selon le mouvement israélien anticolonisation «La Paix maintenant», «c'est la première fois depuis 1990 que le gouvernement d'Israël décide de l'établissement de nouvelles colonies, et la manœuvre du gouvernement, de mettre sur pied un comité pour l'établissement de colonies, est un tour de passe-passe pour cacher (sa) véritable politique».Sur le plan du droit international, toutes les colonies sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par le gouvernement d'occupation. Plus de 340 000 colons israéliens habitent de façon illégale en Cisjordanie et plus de 200 000 dans des quartiers de colonisation à El Qods. D'un autre côté, des milliers de prisonniers palestiniens poursuivent leur grève de la faim dans les geôles israéliennes pour le huitième jour consécutif, en signe de protestation contre leur détention illégale par les autorités d'occupation. Les détenus, dont certains ont déjà passé plus de 55 ans en prison, sont toujours en grève de la faim, une action ouverte jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications, dont la libération. Les prisonniers protestent aussi contre la politique d'isolement qui leur est imposée par les autorités pénitentiaires israéliennes depuis de longues années. Dans des lettres adressées à l'opinion nationale palestinienne et internationale, les prisonniers ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire catastrophique et insupportable qu'ils continuent d'endurer dans les geôles israéliennes. Les autorités pénitentiaires israéliennes ont décidé de réprimer par tous les moyens cette grève de la faim menée par les prisonniers palestiniens. R. I.