Les chercheurs permanents du Commissariat à l'énergie atomique (Comena) ne lâchent pas prise. Ils reviennent à la charge et réclament, lors d'un sit-in tenu hier devant le siège du Centre national de recherche nucléaire d'Alger (Crna), l'intervention du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans le conflit qui les oppose à l'administration du Commissariat à l'énergie atomique (Comena). Issus de l'ensemble des centres nationaux de recherche nucléaire, les chercheurs, venus nombreux, s'interrogent sur le silence intrigant du département de M. Yousfi, dont dépend le Comena, concernant leurs revendications portant essentiellement sur la révision de leur statut particulier et l'application des textes réglementaires. S'agissant de la question du statut, le collectif des chercheurs regroupés sous la bannière du Syndicat national des chercheurs permanents (Sncp-Ugta), relève que dans la version consultée dudit statut, il a été décelé de «nombreuses anomalies et contradictions avec les textes réglementaires». Aussi, ajoutent-ils, aucune concertation effective n'a été engagée avec le partenaire social dont la direction du Comena «ne veut même pas entendre parler». Selon ces chercheurs, l'administration du Comena «verrouille complètement les portes du dialogue» et refuse de reconnaître leur organisation syndicale. Les divers courriers et correspondances envoyés au ministre de l'Energie et des Mines sont restés sans suite. En quatre mois, de janvier à avril 2011, le ministère a été destinataire d'au moins trois courriers. Sans le moindre écho. Le collectif des chercheurs permanents (avant l'installation de la section syndicale, ndlr) demandait la mise en place de mécanismes institutionnels garantissant une large consultation du statut et la prise en compte des recommandations effectuées. Le 24 novembre 2011, les chercheurs permanents, par le biais de leurs sections syndicales Sncp du Crn d'Alger et du Crn de Draria (Crnd), avaient encore une fois saisi le ministère au sujet du statut et du devenir des recommandations synthétisées en mai 2011 (le rapport de synthèse de 17 pages résumait lesdites recommandations accompagnait également ce courrier). Dans tous leurs courriers, les chercheurs, à travers des documents dûment étayés, avaient informé les autorités concernées de la gestion qualifiée d'«opaque» de leur statut, depuis décembre 2008 date de la 1re version, par l'administration du Comena. Ils déplorent le silence qui a accompagné ces correspondances. Les chercheurs permanents déplorent, par ailleurs, une instabilité institutionnelle. En moins de 15 ans, le Comena a connu trois directions successives. Les travailleurs des Crn attendent un «signal fort» des pouvoirs publics pour les «rétablir dans leurs droits» et pour bannir «à jamais» une telle situation «plus que préjudiciable» à leur institution. «Au lieu, soulignent les chercheurs, de solutions conjoncturelles et transitoires, les problèmes de fond doivent être résolus d'une manière structurelle et institutionnelle». Y. D.