Les chercheurs permanents des Centres de recherche nucléaire d'Alger (Crna) et de Draria (Crnd) ont tenu, hier matin, un rassemblement devant le siège du Crna pour réitérer la demande de révision de leur statut particulier, l'un des principaux points inscrits sur leur plateforme de revendications commune. Le statut particulier du personnel dont la première version date de décembre 2008 «n'a guère évolué», estiment-ils. Les chercheurs permanents des centres de recherche nucléaire, regroupés sous la bannière de l'Ugta à travers le Syndicat national des chercheurs permanents (Sncp), revendiquent le droit syndical et dénoncent l'absence de volonté manifeste de la part de l'administration du Comena (Commissariat national à l'énergie atomique) pour le règlement des conflits. Au lieu d'«écouter» leurs doléances, comme ils l'auraient souhaité, l'administration du Comena a eu recours à la justice. Après deux renvois, le procès des chercheurs permanents des CRN de Draria et d'Alger aura lieu respectivement les 15 et 16 avril. Le traitement global de ce dossier par l'administration du Comena est tellement opaque que cela a suscité chez les chercheurs permanents des doutes «quant à l'authenticité des documents consultés». Dans une correspondance adressée au ministre de l'Energie et des Mines, en date du 23 novembre 2011, les chercheurs permanents exerçant au sein des centres de recherche nucléaire ont demandé au premier responsable de prendre en charge les préoccupations des chercheurs permanents, au sujet du statut particulier, à savoir que les remarques et les recommandations faites lors de la consultation d'avril 2011, soient «effectivement et réellement» prises en charge dans la version finale du statut ; ils réclamaient également d'être associés, par le biais de leurs représentants, dans la révision et la rédaction finale du statut. Or à ce titre, les chercheurs permanents attestent «ignorer tout» de la version finale envoyée par leur tutelle, le Comena, au gouvernement. «Suite aux recommandations fondamentales et les changements nécessaires proposés en avril-mai 2011 par l'ensemble du personnel, nous avons vainement attendu une version corrigée du statut pour discussion et adoption», soulignent les chercheurs. Ils ajoutent que ce n'est qu'à la fin octobre qu'une laconique information officielle concernant ce statut est parvenue à l'ensemble du personnel via les directions générales des centres en recherche nucléaire (CRN) leur disant que «toutes les remarques, observations et suggestions ont été transmises à notre tutelle», et que le statut du Comena «qui est au niveau du ministère des Finances […] avance bien». Or, les chercheurs permanents signalent qu'aucune information fiable concernant la prise en compte réelle et effective des recommandations de l'ensemble du personnel ne leur a été fournie. «La révision du statut, si révision il y a eu, s'est déroulée sans associer les chercheurs permanents représentant les différentes structures, et la version éventuellement révisée du statut n'a pas été transmise aux personnels et aux commissions de synthèse pour vérifier que l'ensemble des propositions a été bien saisi et pris en compte.» Les chercheurs permanents rappellent que l'avant-projet de statut qui leur a été préalablement soumis par l'administration du Comena, s'articulait uniquement sur l'aspect salarial «au détriment de la mise en valeur et l'épanouissement de la ressource humaine». Cette approche basée strictement sur l'aspect salarial, estiment-ils, est réductrice de l'activité de recherche et de la vocation des chercheurs. Le collectif des chercheurs permanents suggère qu'«au lieu d'une gestion basée sur l'opacité, un cadre de dialogue et de concertation, en associant toutes les compétences du secteur, aurait certainement permis, depuis décembre 2008 (date de la promulgation du tout premier statut particulier, ndlr), la finalisation du dossier du statut au plus grand bénéfice du personnel et de la stabilité de l'institution». Y. D.