Farouk Ksentini continue à plaider la cause des repentis. Lors de son passage, jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale, le président de la Commission nationale pour la protection et la promotion des droits de l'Homme a rappelé à l'Etat les engagements pris lors de l'adoption de la loi portant réconciliation nationale en septembre 2005. Indiquant avoir reçu les représentants des repentis –qui, selon lui, n'envisagent pas de reprendre les armes-, Me Ksentini a affirmé qu'il «soutient et continue à soutenir» cette frange, délaissée à ses yeux. Pour mieux plaider la cause, l'avocat a précisé que plusieurs repentis n'ont pas réussi à s'intégrer dans le circuit du travail et n'ont pas accès aux pensions promises par l'Etat. Contrairement aux repentis, le président de la CNPPDH a révélé que la majorité des familles des disparus ont accepté les indemnisations proposées par l'Etat dans le cadre de la commission ad hoc mise en place par le chef de l'Etat en 2006. Toujours dans le domaine de la justice, Farouk Ksentini a réitéré son appel en faveur de la suppression de la peine de mort, gelée depuis 1993 sans qu'elle soit supprimée. L'avocat a, d'ailleurs, constaté une incohérence dans le domaine, ce qui suscite sa réaction. «L'abolition de la peine de mort est un combat qu'il faut mener pacifiquement.» Pour ce qui est de l'état des prisons, M. Ksentini a estimé que leur situation «s'améliore nettement» et que la construction de nouvelles prisons, en voie d'achèvement, «réglera» le problème de la surpopulation dont elles souffrent actuellement, selon les propos rapportés par l'APS. Il a également estimé que «le respect de la dignité des détenus, garanti par la législation, est une réalité dans nos prisons», estimant que «le fait que nos prisons soient gérées par le ministère de la Justice et non par celui de l'Intérieur est très significatif en matière de respect des droits de l'Homme dans les prisons». En plus de la justice, l'invité de la radio a déclaré avoir préparé un rapport sur les droits sociaux qu'il compte transmettre à la fin de l'année en cours au président de la République. Ce texte concerne essentiellement le droit à la santé où la commission a constaté des insuffisances. Il a expliqué dans ce sens que, concernant l'état des hôpitaux, la commission a constaté «la vétusté des infrastructures, des insuffisances imputables au manque de moyens, notamment l'appareillage, et à la mauvaise prise en charge». «Dans l'ensemble, nos hôpitaux ne sont pas dans un état satisfaisant même si des efforts louables ont été entrepris pour les améliorer», a estimé M. Ksentini, relevant néanmoins : «Nous avons des ambitions, des médecins et des professeurs en mesure de donner beaucoup à la médecine et à la science.» C'est un constat auquel la commission des droits de l'Homme compte apporter des propositions. Pour ce qui est de l'affaire des détenus algériens en Libye, Farouk Ksentini a indiqué qu'un accord doit être signé entre les deux pays prochainement dans ce sens. A. B.