«La deuxième République, comme autrefois l'indépendance du pays, n'est pas une utopie», a indiqué hier à Boumerdès, le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Ali Laskri, appelant à un Pacte national démocratique. Il a également appelé au rapatriement des 154 milliards de dollars de réserves de changes qui profitent aux puissances étrangères. S'exprimant lors d'un meeting électoral à la maison de jeunes Saïd-Sennani, le premier secrétaire et tête de liste du parti à Boumerdès s'en est, en outre, pris à brûle-pourpoint au pouvoir qu'il accuse d'exercer un véritable «apartheid» sur la Kabylie, et souhaité une «mobilisation citoyenne pour un changement dans la sérénité». «La région de Kabylie gagnerait à bénéficier des mêmes infrastructures de base dont sont dotées les autres régions du pays», citant l'exemple de l'autoroute Est-Ouest. Devant une assistance dense, M. Laskri a dénoncé la stigmatisation dont sont la cible certaines figures historiques, parmi elles le président du FFS, Hocine Aït Ahmed qu'«on accuse à tort d'avoir négocié avec les services secrets le système des quotas». Tout comme son président, le Front des forces socialistes n'a pas été épargné par le travail de stigmatisation «pour la simple raison qu'il (le parti) ne s'est pas précipité à la mangeoire». M. Ali Laskri a, en outre, affirmé que le «système» qui préside aujourd'hui aux gouvernes du pays a fait table rase des réformes initiées par l'ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche (liberté de la presse, d'associations, et de partis, etc.). Il a également dénoncé les violences quotidiennes dont sont victimes les Algériens, estimant que l'Etat ne se manifeste que par la violence et la hogra auprès de ses citoyens. «L'Etat n'est fort que contre le peuple !», a martelé le candidat aux législatives, estimant qu'il faut «mettre du mouvement dans le statu quo», paraphrasant le président du parti. «Le système ne veut pas d'un pays indépendant à tous points de vue», a asséné M. Laskri, affirmant que «ceux qui gouvernement le pays depuis 1962 doivent rendre des comptes pour le mal qu'ils ont fait au pays et aux Algériens». Abordant la crise malienne et les violences qui affectent ce pays frontalier, le premier secrétaire national du FFS a relevé que le parti a prévenu contre une éventuelle contagion qui pourrait affecter notre pays. «Aujourd'hui, le pouvoir avoue lui-même ce danger et s'en inquiète.» Au début de son allocution, Ali Laskri a tenu à rendre hommage aux journalistes à l'occasion du 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse et d'expression, et salué le combat des militants des droits de l'Homme à l'instar de Mohamed Kherbi, que la justice vient de condamner à une année de prison ferme, l'assurant du soutien total du FFS. L'occasion pour l'orateur pour dire que dans un Etat de droit «la priorité doit être donnée à la loi». Sur la décision de participation aux législatives du 10 mai, M. Laskri a réitéré la position du président du parti, en la qualifiant de «choix tactique» qui intervient dans un moment où l'Etat s'est affaibli. Y. D.