Les Arméniens se sont rendus aux urnes hier, pour élire leur nouveau Parlement. Un scrutin aux allures de test, le régime ayant promis des élections démocratiques quatre ans après une présidentielle controversée, marquée par de sanglants affrontements. Les deux favoris sont les partis de la coalition au gouvernement, notamment la formation du président Serge Sarkissian, le Parti républicain. Des enquêtes d'opinion ont placé en seconde position le mouvement Arménie prospère, dirigé par un millionnaire et ancien champion de bras de fer, Gaguik Tsaroukian, un allié du parti du chef de l'Etat. Ce scrutin a valeur de test pour l'Arménie, dont c'est la première élection au niveau national depuis la présidentielle de 2008. A l'époque, la victoire de M. Sarkissian avait déclenché des manifestations de l'opposition qui ont dégénéré en affrontements après l'intervention de la police, faisant 10 morts. Les autorités de ce pays ont promis des élections transparentes et démocratiques pour l'attribution des 131 sièges de l'Assemblée nationale et éviter de nouveaux débordements. Le mouvement d'opposition Congrès national arménien, dirigé par un ex-président, Levon Ter-Petrossian, fer de lance de la protestation en 2008, a, pour sa part, prévenu que si le scrutin devait être marqué par des fraudes massives, il appellerait à des manifestations. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) a dépêché quelque 350 observateurs électoraux pour juger de la transparence du vote et rendra son verdict aujourd'hui. Dans un rapport pré-électoral, elle n'a pas soulevé de problèmes majeurs durant la campagne. La campagne électorale a été dominée par les problèmes économiques de ce pays de 3,3 millions d'habitants qui est confronté à un important chômage, à la corruption et souffre de la fermeture de ses frontières avec l'Azerbaïdjan et la Turquie en raison d'un conflit territorial. L'Azerbaïdjan et l'Arménie se disputent, depuis la chute de l'Urss, le cont rôle du Nagorny-Karabakh, une région sécessionniste azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d'Arméniens. Par ailleurs, la Turquie, alliée de Bakou, et l'Arménie sont divisées sur la question du génocide arménien sous l'empire ottoman (1915-1917). La dernière journée de campagne, vendredi, a été marquée par les explosions et la combustion d'une multitude de ballons lors d'un rassemblement du parti du chef de l'Etat, un accident qui a fait quelque 150 blessés. R. I.