Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le parti du Front de libération nationale (FLN) a raflé 220 sièges aux élections législatives du 10 mai, se plaçant ainsi en tête des groupes parlementaires dans le prochain Parlement, selon les résultats préliminaires communiqués, hier, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia. La deuxième place reviendra au Rassemblement national démocratique RND, qui a obtenu 68 sièges. Ces deux formations politiques, qui siègent au gouvernement, s'assurent ainsi la majorité à l'hémicycle de Zighoud Youcef. Selon les résultats annoncés par le ministre de l'Intérieur, l'Alliance de l'Algérie verte vient en troisième position en obtenant 48 sièges devant le Front des forces socialistes (FFS) qui a décroché 21 sièges. Le Parti des travailleurs est arrivé en cinquième position, avec 20 sièges, juste avant les indépendants qui ont obtenu 19 sièges. Le Front national algérien (FNA), et le Parti de la justice et du développement (PJD) ont remporté 9 et 7 sièges, suivis par le Mouvement populaire algérien (MPA) qui a obtenu 6 sièges. Le nombre de votants enregistré durant ces élections s'est élevé à 9 178 056 ce qui donnera un taux global de 42,36 %. Concernant le nombre de suffrages exprimés il a atteint, selon Ould Kabila, 7 509 549, relevant dans la foulée une hausse sensible du nombre de bulletins nuls par rapport à 2007, qui a atteint 1 668 507. Ould Kablia n'a pas ignoré le taux élevé de l'abstention, qui frise 60%, estimant qu'il ne s'agit pas d'un phénomène propre à l'Algérie. «Même dans les pays développés on enregistre des taux d'abstention élevés», a-t-il soutenu, ajoutant que «le vote n'est pas obligatoire et s'ils ne veulent pas voter ils sont responsables». Le ministre fera, par la suite, une petite comparaison avec les élections de 1991 : «En 1990 c'était un vote sanction et maintenant c'est un vote refuge.» Il a, par ailleurs, évoqué quelques incidents qui ont émaillé les opérations de vote, et qui ont été «vite circonscrits» et «n'ont eu aucune incidence» sur le déroulement du scrutin. Pour lui, les partis politiques ont toute la latitude de déposer des recours assurant que ces résultats sont provisoires en attendant leur confirmation par le Conseil constitutionnel.Quant à la mission du futur Parlement, le ministre a précisé qu'il a pour mission de légiférer et qu'il ne sera pas dissous juste après la révision de la loi fondamentale du pays. Sur ce point, il a tenu à clarifier les choses notant que l'amendement de la Constitution passera par voie référendaire si les amendements proposés touchaient à l'équilibre des pouvoirs. A une question sur le retour des partis déjà majoritaires dans l'ancien Parlement, bien qu'il ait prévu qu'aucune formation n'aura la majorité, Ould Kablia a souligné que «c'est le choix du peuple et il est souverain». «Même s'il y aura les mêmes députés, il faut qu'ils remplissent leurs missions avec un esprit nouveau», a-t-il dit à ce propos. Pour le vote des militaires, Ould Kablia n'a pas mâché ses mots assurant qu'ils «sont des jeunes Algériens qui ont des parents et des familles et ils ont voté en toute liberté. Il faut cesser des créer des différences entre les Algériens», a-t-il tonné.Interrogé enfin sur le refus du gouvernement de remettre le fichier électoral aux observateurs de l'Union européenne, le ministre de l'Intérieur a expliqué que ces derniers «nous ont demandé de leur remettre le fichier national sur un support CD, ce que nous avons refusé» a-t-il déclaré et de s'interroger : quel est le pays qui pourra remettre une telle liste qui contient des données personnelles sur toute la population ? Le ministre a précisé toutefois que le gouvernement a autorisé les observateurs a consulté le fichier au niveau des wilayas.