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Les marchands d'abats bloquent l'accès aux Abattoirs
Ils contestent leur éviction des lieux et utilisent leurs véhicules pour le faire savoir
Publié dans La Tribune le 13 - 05 - 2012

Les bouchers qui, traditionnellement, se présentent aux Abattoirs d'Alger, sis au Ruisseau, pour s'approvisionner en viandes et autres abats ont eu la désagréable surprise de ne pouvoir y accéder. Des camionnettes frigorifiques bloquaient l'accès à l'une des plus grandes boucheries du pays. Leurs propriétaires, des marchands d'abats et de viande foraine, contestaient l'interdiction qui leur a été faite d'entrer aux abattoirs et ce depuis le 4 janvier dernier. A l'origine de cette interdiction une note signée du nouveau directeur de l'Etablissement de gestion des abattoirs et de la poissonnerie d'Alger et truffée de fautes d'orthographe. «(…) toute viande estampillée et abats provenant des bêtes sacrifiées en dehors de l'abattoir d'Hussein Dey ayant subi un contrôle sanitaire sont interdits d'accès à l'abattoir.» Cette note est venue en application d'une décision de la direction des services vétérinaires de la wilaya d'Alger, adressée au directeur de l'établissement, sur laquelle on peut lire que «suite au nombre sans cesse croissant des véhicules de transport sous froid des viandes, transitant par l'abattoir d'Hussein Dey, nous vous informons qu'il n'est pas nécessaire de faire procéder à la réinspection des carcassesissues de viandes estampillées dites foraines en provenance d'autres wilayas par les services vétérinaires de l'abattoir». Il n'en fallait pas plus pour provoquer la colère des marchands d'abats qui crient à la volonté de les ruiner et de leur enlever le pain de la bouche. Ils tenteront une première action de protestation tout en essayant de trouver un interlocuteur. En vain. Depuis janvier dernier, ils attendent donc qu'on leur trouve une solution. «Nous sommes en possession de registres de commerce, nous travaillons selon la loi, pourquoi ils nous interdisent d'accéder aux abattoirs pour couper la viande et vendre les abats ? Ce qui nous oblige à stationner aux abords causant ainsi une gêne à tout le monde. Il y a des locaux à l'intérieur, qu'ils nous les louent», nous disent les protestataires.
Et l'un d'eux d'ajouter : «Nous travaillons, pour la majorité d'entre nous, de la sorte depuis 1978, pourquoi maintenant ?» Côté direction des abattoirs municipaux, il n'est pas question de passer outre les décisions de la hiérarchie. Notre interlocuteur, en l'occurrence le directeur général, nous indique «qu'il n'y a que deux d'entre les marchands d'abats qui détiennent un registre de commerce en bonne et due forme. Quant aux autres ce sont des registres de transporteurs ou de marchands ambulants. Cela ne fait pas d'eux des spécialistes». Il nous précisera que la décision a été prise en janvier dernier, «pourquoi ils ont attendu maintenant et créer l'anarchie ?» Il répondra lui-même à la question : «Les grandes chaleurs approchent et ils craignent l'avarie de leur marchandise, notamment les abats.» Vers 8h20 les services de sécurité arrivent, à leur tête le chef de Sûreté urbaine d'Hussein-Dey, dont le seul souci est de libérer la circulation. «Aidez-nous, vous représentez l'Etat», lui lancera un protestataire. Ce à quoi le chef de sûreté rétorquera : «Ce n'est pas à moi de vous aider, je suis payé pour faire respecter l'ordre public. Je vous demande de dégager vos véhicules de la chaussée avant de déclencher la procédure contre vous.» Le ton monte entre les deux parties, mais la raison a fini par l'emporter. Les contestataires ont fini par déplacer leurs camions frigo. A la demande du chef de sûreté, ils délèguent 4 de leurs collègues pour discuter avec le directeur des abattoirs. Mais sans grande conviction, dès lors qu'il leur avait déjà fait savoir qu'il ne faisait qu'appliquer des directives. L'on notera quand même qu'un des contestataires a été interpellé parce qu'il était le seul à refuser de faire dégager son véhicule.
F. A.


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