Medelci représentera Bouteflika aux travaux du premier sommet extraordinaire du Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) qui a commencé hier à Cotonou (Bénin). La décision de tenir un sommet extraordinaire a été prise par les chefs d'Etat et de gouvernement, membres du Forum, lors de leur 9ème sommet ordinaire tenu le 29 juin 2008 à Charm El Cheikh en Egypte, rappelle-t-on. Le sommet extraordinaire de Cotonou sera l'occasion pour les dirigeants du Forum du MAEP de poursuivre l'examen des rapports d'évaluation du Nigeria et du Burkina Faso et de certaines questions thématiques, dites «questions transversales» d'importance pour l'Afrique, notamment celles liées à la diversité et la xénophobie, aux élections et à la corruption, précise-t-on de même source. Cependant, comme la crise financière est en train de s'imposer dans tous les rendez-vous, elle pourrait bousculer l'agenda du sommet de Cotonou. Dans cette perspective, le président béninois, Boni Yayi, a déploré hier à Cotonou le fait que les pays pauvres soient «exclus» des efforts de règlement de la crise financière mondiale par les pays riches qui doivent se réunir lors d'un sommet du G20 le 15 novembre à Washington. «Cette réunion exclut les pays les plus pauvres alors qu'ils sont en réalité les premières victimes», a déclaré le président béninois dans son discours d'ouverture du premier sommet extraordinaire du Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). «L'imminence de cette réunion nous empêche ici, en Afrique, de nous réunir pour avoir un point de vue commun […] Nous partons une fois de plus en rangs dispersés», a-t-il déploré. L'Afrique devait «tirer les leçons» de la crise financière, a souligné M. Yayi. «La réponse et les sollicitudes que les pays riches se sont données au cours de cette crise nous permettent de comprendre […] qu'à tout problème il peut y avoir des solutions immédiates si et seulement si la volonté politique suit», a-t-il ajouté. Le G20 regroupe les grands pays industriels membres du G8 (Etats-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie), ainsi que onze grands pays émergents, plus l'Union européenne. Le président béninois a mis le doigt sur la faille qui régit le système financier et l'ordre économique mondial définis par les riches pour les riches qui, par souci d'efficacité, associent les pays dits émergents et dont les économies sont intégrées au système mondial. En d'autres termes, les riches et les moins pauvres ou les moins riches, selon l'angle de vue, vont s'entendre en novembre prochain sur les mécanismes devant préserver leurs intérêts en excluant ceux qui subissent les effets collatéraux d'une crise provoquée par la logique spéculative qui caractérise le système capitaliste. Pourtant, ce sont les chantres du capitalisme qui dérogent à la règle de la libre entreprise, du risque, qui recourent sans hésiter à l'interventionnisme quand ça va mal et qui reprochent en même temps aux pays producteurs de pétrole de réduire la production quand leurs intérêts sont menacés. A. G.