Entre 1 800 et 1 300 DA. C'est à ces prix que sont cédées les viandes rouges ovines et bovines. Enregistrant ainsi une augmentation importante et mettant à mal la bourse des ménages, qui viennent à peine de se relever de la hausse astronomique des prix de la pomme de terre. Pourtant, le directeur général de la Société de gestion des participations des productions animales (SGP Proda) n'est pas de cet avis. Intervenant hier, sur les ondes de la chaîne 3, Kamel Chadi a réfuté ces chiffres et a produit les siens, se basant sur des statistiques établies par la SGP qu'il dirige. Ainsi, selon lui, le prix des viandes ovines oscille entre 900 et 1 300 DA. Quant à celui des viandes bovines, il varie entre 750 et 1 300 DA. Interrogé sur la rétention, l'absence de régulation et l'appropriation par les spéculateurs de cette filière, il opposera les règles de l'offre et de la demande, alors qu'il reconnaît, en même temps, la disponibilité du produit. Loin de constituer, pour lui, une contradiction, M. Chadi explique que l'Algérie a eu une excellente production de l'ovin, soit 22 millions de têtes, due à la disponibilité du fourrage, cédé gratuitement et dont la production est, elle aussi, bonne en raison de la pluviométrie. Ajouter à cela l'évolution de la consommation des ménages, établie aujourd'hui à 380 000 tonnes par an. L'autre élément qui concourt à la cherté et à la non-disponibilité des viandes, réside dans la rétention du cheptel. «N'ayant plus de souci en approvisionnement de l'alimentation comme l'an dernier, les éleveurs préfèrent engraisser leur cheptel, à deux mois de ramadhan et l'aïd approche. C'est plus rentable pour eux. C'est une règle». M. Chadi a reconnu l'absence de régulation du marché des viandes, mais mettra en avant les mesures et autres mécanismes pour ce faire. Tout en soulignant que le marché est détenu à 95% par le privé. C'est une filière en phase d'organisation, pour réguler le marché. «Il faut également rapprocher le producteur du consommateur», jadis de mise lorsqu'il y avait les grandes surfaces. Le directeur de Proda a indiqué que son organisme allait importer de la viande bovine, pour le mois de Ramadhan pour «ramener les prix à un niveau acceptable». Selon l'hôte de la chaîne 3, le programme d'investissement de Proda comprend aussi la création d'une nouvelle société de froid (Frigomédit), spécialisée dans l'entreposage frigorifique, le conditionnement et la distribution. En attendant, les ménages devront prendre leur mal en patience. Du moins pour ceux qui peuvent encore se permettre quelques livres de viande. F. A.