Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Rassemblement de solidarité, ce jeudi, avec les greffiers en grève de la faim Le Snapap lance, à l'ensemble des syndicats et mouvements de travailleurs, un appel à manifester
Photo : M. Hacène Par Younès Djama Une coordination nationale est née en signe de solidarité avec les grévistes de la faim du secteur de la justice, dont le mouvement entame aujourd'hui son 11e jour. Cette entité qui regroupe les syndicats affiliés au Syndicat nationale autonome des personnels de l'administration publique (Snapap-aile Malaoui), a tenu hier matin une réunion de travail à la Maison des syndicats, sise à Dar El Beïda. Ordre du jour : examiner la proposition de tenir un rassemblement de solidarité avec les grévistes de la faim du secteur de la justice, ce jeudi à Alger, en prévision d'une action de protestation d'envergure prévue samedi prochain. «Le choix de tenir ce rassemblement de solidarité a un double objectif, en réalité : celui de rebooster le mouvement des greffiers et corps communs de la justice dont l'élan s'essouffle sous le coup des sanctions et intimidations de la tutelle ; et d'autre part, nous entendons inciter le ministère de la Justice à ouvrir les portes du dialogue», déclare une source syndicale. A cette occasion, les membres de la coordination lancent un appel à l'ensemble des organisations syndicales et autres militants, pour se joindre à cette action dont le but est de «pousser le ministère de la Justice à ouvrir les portes du dialogue», selon Mourad Tchikou, syndicaliste du Snapap et membre de la coordination nationale. Pour les initiateurs de cette démarche, le temps «presse» et la santé des grévistes membres du bureau national de la Fédération nationale des greffiers et corps communs du secteur de la justice, dont 4 femmes, empire de jour en jour. De son coté, le président la Fédération, Mourad Ghedia, souligne qu'aucune suite n'a été donnée à la correspondance remise au nom de la Fédération, le 29 avril, au président de la République, en sa qualité de premier magistrat du pays, après que le ministère de tutelle eut fermé les portes du dialogue au lendemain d'un débrayage de plusieurs jours. Lancé le 10 avril dernier, le débrayage des greffiers et corps communs du secteur de la justice est intervenu en réponse à la «sourde oreille» de la tutelle devant leurs revendications. Les grévistes revendiquent, essentiellement, leur intégration dans le secteur de la justice au même titre que le corps des magistrats, pour ne plus dépendre de la Fonction publique, la révision de leur statut particulier, et réitèrent leur droit au logement de fonction. Après avoir paralysé l'ensemble des Cours et tribunaux du pays, la majorité des grévistes ont, par la suite, dû rejoindre leurs postes de travail «après avoir fait l'objet d'iniques pressions et chantages», selon M. Ghedia. Quant aux récalcitrants, ils ont dû payer le prix de leur témérité par la perte de leur poste. Mourad Ghedia estime leur nombre à 40. Des estimations du Snapap font état d'une centaine de radiés du corps de la justice dont «une trentaine de cas avérés». Au Snapap, on attend «le décompte exact des radiés pour, ensuite, adresser une lettre au Bureau international du travail (BIT)», apprend-on de source syndicale. La grève des greffiers a suscité un élan de solidarité, notamment de la part des avocats. Ces derniers ont tout bonnement refusé de plaider devant les huissiers de justice auxquels le ministère de la Justice a fait appel pour remplacer les greffiers, qualifiant ce procédé d'«antiréglementaire». Dans une déclaration publique, le Conseil national de l'Ordre des avocats, tout en ne manquant pas d'afficher son soutien aux grévistes, ne reste pas moins inquiet de la situation qui tend à durer.