La disparition de la diva de la chanson algérienne et arabe, de la chanson d'amour, mais aussi du chant patriotique, Warda El Djazaïria, à l'âge de 72 ans, suite à un arrêt cardiaque, loin de son pays, au moment même où elle travaillait à la confection d'un clip «surprise» pour la commémoration du 50e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, attriste tout le peuple et tout l'Etat algériens, à leur tête le Président.Le Chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, dans un message adressé à la famille de la défunte, beaucoup de regrets. «Warda a été rappelée à Dieu, alors qu'elle s'apprêtait à célébrer, aux côtés de ses concitoyens et concitoyennes, le Cinquantenaire de l'indépendance et à y apporter sa contribution, par ses créations sublimes, comme elle a eu à le faire durant la Guerre de libération, par son aide au FLN et aux représentations du gouvernement provisoire, notamment au Liban», a écrit le Président. Et de poursuivre : «La défunte a consacré toute son existence à son art, cet art qu'elle aura entièrement dédié à sa patrie. Elle chantera son pays à travers le monde et fera entendre la voix de sa patrie dans toutes les arènes de l'art, un don de soi qui scellera sa grandeur d'âme.» Et, comme pour dire la reconnaissance de toute l'Algérie pour l'art et le personnage de la chanteuse Warda, le Président Bouteflika affirmera, dans son message : «Warda est décédée en Egypte, loin de sa patrie. Elle a, certes, passé sa vie au Caire où elle a gravi les marches de la gloire et côtoyé de grands artistes, mais elle sera inhumée dans son pays, celui auquel elle aura voué un amour sacré, avant de rejoindre l'Eternel.» C'est aussi un triste événement pour le Premier ministre, Ahmed Ouyahia qui, dans un message de condoléances adressé à la famille de la chanteuse, a qualifié la disparition de Warda El Djazaïria de «grande perte pour l'art arabe authentique» : «C'est avec une profonde affliction que j'ai appris la nouvelle du décès de Warda El Djazaïria, cette grande diva de la chanson, dont le départ constitue en soi une grande perte pour l'art arabe authentique, algérien en particulier.» «On ne peut que ressentir une profonde tristesse, suite à la disparition de cette diva au talent vrai et avéré, elle qui a chanté à la gloire de la patrie avant de faire la grandeur de la chanson algérienne et arabe et de la hisser aux plus hauts sommets de la créativité», ajoutera-t-il. Exprimant les mêmes regrets que le président Bouteflika, Ahmed Ouyahia soulignera, dans son message, que «le destin a voulu que cette belle voix se taise au moment ou l'Algérie s'apprête à célébrer le 50e anniversaire de son indépendance, d'autant que la défunte a toujours été aux rendez-vous des grands évènements nationaux».La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a également exprimé son affliction. «C'est l'une des plus belles voix d'Algérie et du monde arabe (qui) vient de se taire à jamais. Elle nous a quittés en laissant derrière elle un silence assourdissant et une profonde tristesse», déclarera-t-elle.Pour sa part, le ministre égyptien de la Culture, Mohamed Sabar Arab, a déclaré que «la défunte chanteuse algérienne était une partie de l'Egypte depuis l'époque du défunt président Jamal Abd El Nasser et de la génération qui a apporté une grande tournure à la conscience arabe. Elle a joué un grand rôle et a concrétisé la relation entre l'Egypte et l'Algérie». Par ailleurs, le ministère de la Culture a réquisitionné, hier, des bus qu'il mettra à la disposition des artistes, pour les transporter au Palais de la Culture (Alger), où ils pourront se recueillir devant la dépouille mortelle de la défunte. Le syndicat des musiciens égyptiens travaille, de son côté, à honorer la défunte «au regard de sa grande histoire artistique et musicale, qui a enrichi la vie musicale en Egypte et dans le monde arabe».De nombreux autres hommes et femmes du monde artistique, algériens et égyptiens, ont exprimé, hier, leur tristesse suite à la disparition de la diva algérienne et présenté leurs condoléances à sa famille. K. M.