Photo : Sahel Par Amar Rafa Le MSP a décidé de ne pas prendre part au prochain gouvernement, si une demande venait à lui être adressée. Cette décision a été prise à la majorité des membres du conseil consultatif national (majliss echoura) du parti, à l'issue d'une session extraordinaire marathonienne qui s'est achevée tard dans la nuit de samedi. Le conseil consultatif du parti a décidé, en revanche, de participer à la prochaine APN issue du scrutin du 10 mai dernier, auquel le parti de Bouguerra Soltani a participé au sein de la liste l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), commune avec les mouvements islamistes Ennahda et El Islah. Avec ce nouveau rebondissement, le parti de Bouguerra Soltani aura franchi le Rubicon en basculant entièrement dans l'opposition, après s'être retiré en janvier dernier de l'Alliance présidentielle, qu'il composait avec le FLN et le RND. Cette décision, déjà danss l'air depuis quelques jours, s'explique selon le président du conseil national, Abderrahmane Saïdi, par «les résultats obtenus lors des élections législatives, et des circonstances» qui ont entouré l'opération électorale. À comprendre «la fraude» qui aurait entaché le scrutin, dont les résultats décevants à plus d'un titre pour la coalition, au regard du recul accusé par rapport aux précédentes échéances, ont incité le parti à envisager toutes sortes de ripostes, à commencer par la convocation d'une session extraordinaire de l'instance de décision susmentionnée et, surtout, le retrait du gouvernement. Pour autant, le majliss echoura du parti de Soltani, a décidé de «rester au sein de l'Alliance verte» en proposant «la révision de certains mécanismes de fonctionnement en prévision de la prochaine étape». Il a rappelé à ce propos, que le conseil consultatif présentera, lors de sa prochaine session de juin, «une approche» qui englobera «amélioration et rectification» des mécanismes de fonctionnement. À l'ouverture de cette réunion, le président du MSP a bien tenté de minimiser l'impact de ce «choc» électoral, en affirmant que : «Notre projet est un projet d'avenir plus fort pour être interrompu par une étape électorale.» Il a dans ce sens appelé le conseil à trancher les questions nationales avec «sagesse et calme» en vue de «poursuivre le processus du mouvement visant la concrétisation des objectifs escomptés». Le président du MSP a estimé que les résultats des élections ont renforcé sa conviction que le futur de la démocratie sera entre les mains de la génération de l'indépendance. Le fait que l'Alliance de l'Algérie verte soit classée à la troisième place sur le plan politique, et à la première place parmi les partis islamiques, n'est pas une fatalité, a souligné M. Soltani, qui a ajouté que ceci peut-être un facteur motivant avant de rappeler que le parti avait déjà reçu des coups plus violents. «Le peuple algérien a voulu que les élections 2012 soient une fête de la démocratie. Cependant, le parti unique a été le seul à savourer le festin», a indiqué le président du MSP. M. Soltani a souligné, au nom de l'Alliance de l'Algérie verte, que «la campagne électorale a été une réussite, cependant les résultats ont été en deçà des prévisions de l'opinion publique». «La politique est un acte démocratique responsable qui permet de conjuguer les efforts pour construire un avenir où il n'y a ni perdant ni gagnant», a-t-il déclaré. Le président du MSP a, en outre, appelé la nouvelle Assemblée à représenter le peuple et non les partis vainqueurs et à être au service de la pluralité.