De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les pouvoirs publics sont plus que jamais déterminés à redonner aux principales plates-formes portuaires du pays leur stricte vocation de zones de transit. Des délais fermes ont été définis pour la durée de séjour des marchandises sur les quais et les entreprises –privées et publiques- domiciliées à l'intérieur des enceintes sont priées de libérer illico presto les locaux indûment occupés de longue date. La décision prise, lors du conseil interministériel du 29 août dernier, a été immédiatement suivie d'une vaste opération d'assainissement de ce vieux contentieux à travers la collaboration entre les autorités portuaires, les services des Douanes et ceux de la PAF (police des frontières). «Il s'agit, notamment, de l'évacuation des marchandises et de tout engin ou véhicule dépassant les délais légaux, le traitement des containers contenant des marchandises avariées ou en litige, la délocalisation des entreprises disposant de services et de sièges à l'intérieur du port, la mise en place d'un dispositif permanent pour la levée des marchandises en temps réel et, enfin, le lancement d'une action de rénovation et d'entretien des plates-formes», précise-t-on au port de Béjaïa, où l'on affiche un bilan plutôt satisfaisant concernant ce dossier. «La démarche est simple : au-delà de 21 jours sans dédouanement, les marchandises sont évacuées vers une zone sous douane. Passé le délai de 4 mois et 21 jours dans cet espace extraportuaire sans que le client se manifeste, les marchandises sont automatiquement saisies», tient-on à nous expliquer de même source. Au terminal à conteneurs de Béjaïa, 1 273 boîtes (s'ajoutant aux 1 391 préexistantes) ont dépassé les 21 jours durant la période s'étalant du 30 août au 15 octobre dernier. On a enregistré l'évacuation de 1 345 unités suite à l'instauration de cette nouvelle mesure. 31 conteneurs pleins de produits, qui ne répondaient pas aux normes requises, ont été détruits à la décharge publique. On a, cependant, saisi 310 conteneurs dépassant les 4 mois et 21 jours, dont 217 contenant des marchandises avariées. La situation initiale des marchandises générales était de 47 000 tonnes au 30 août auxquelles s'ajoutent 33 660 tonnes ayant depuis dépassé les 21 jours à la date 15 octobre dernier, soit un total 80 660 tonnes. 57 832 tonnes ont été levées. Parmi les 1 955 t ayant atteint la limite des 4 mois et 21 jours, 438 ont été récemment évacuées et 1 517 t (dont 1 100 t de sucre avarié) ont été saisies. Concernant les engins, 48 ont été évacués, 21 sont en attente d'évacuation et 50 ont dépassé le délai à quai. 160 véhicules, dont 2 camions, ont également dépassé le délai réglementaire de 4 mois et 21 jours. Côté entreprises, sur les 18 entités (14 publiques et 4 privées) domiciliées à l'intérieur du port, 6 ont déjà libéré les lieux, 4 sont en cours de déménagement, alors que les 8 restantes ne se sont pas encore manifestées. Pour booster cet effort de désengorgement, la wilaya de Béjaïa a donné récemment son accord pour mettre à la disposition du port un terrain à l'extérieur de l'enclave portuaire. Un projet qui suscite l'adhésion de nombreux partenaires publics du terminal marin comme les Douanes, la PAF, la DCP (direction de la concurrence et des prix) ou la DSA (direction des services agricoles). Notons, enfin, que l'EPB a enregistré une croissance du trafic conteneur (+11% exprimée en EVP) durant le premier semestre 2008. Une tendance haussière qui marque aussi les autres segments d'activité, notamment à l'importation. Le port de Béjaïa qui vient d'être sélectionné dans le cadre du projet MEDAMos «autoroutes de la mer» bénéficiera également de l'expertise européenne pour améliorer -qualitativement et quantitativement- ses prestations.