Photo : S. Zoheir Par Youcef Salami La gouvernance a constitué un des éléments essentiels dans le débat organisé hier à Alger, à la faveur du onzième Symposium du MDI. Chérif Belmihoub, directeur de l'Ensm, s'est attardé sur cette problématique. Pour lui, il faut appliquer la gouvernance aux grandes entreprises, les PME suivront. Mais, cela est-il possible ? Belmihoub estime que les sociétés ont besoin de confiance pour porter cette gouvernance, la mettre en application. Et cette confiance ne peut venir que des institutions de l'Etat. Il faut que ces institutions soient en mesure de produire de la confiance, a-t-il dit. Le directeur de l'Ensm poursuit son raisonnement et explique que pour que ces institutions puissent en produire, il faudrait que la réforme de l'Etat se mette en place. La confiance, une chimère ? Slim Othmani, patron de NCA, estime que l'Etat n'a pas confiance en l'entreprise et est revenu sur le code de la gouvernance, établi il y a quelques années. Slim Othmani rappelle que l'Etat y a apporté une contribution logistique et financière, mais que cela demeure insuffisant. Le patron de NCA n'a pas pour autant absout les entreprises privées de responsabilité quant à l'état de la gouvernance aujourd'hui. «Le code de la gouvernance existe ; existe aussi un institut de la gouvernance qui a besoin de tout le monde, entreprises privées et publiques, et de soutien financier», ajoute-il. Selon lui, on a mis au point ce code, mais les choses en sont restées là, on n'a pas fait le point sur ce qui a été amélioré, en matière de gouvernance, et sur ce qui ne l'a pas été. Les présents à cette 11e édition du Symposium de MDI, se sont accordés sur une idée fondamentale : «La gouvernance, ce n'est pas du prêt-à-porter, transposable ; ce qui est valable dans les entreprises dans les pays développés, ne pourrait pas l'être forcément dans les entreprises algériennes. Il n'y a pas un modèle bien défini et qu'il faudra copier, calquer.» Autre élément abordé par les panélistes : la plupart des entreprises, sont sous «statut spécifique», c'est-à-dire des entreprises familiales, et cela ne les aidera pas à promouvoir la gouvernance. Cette situation semble avoir commencé cependant «à changer», relativisent certains participants à ce symposium. Le conseil d'administration de Cevital est composé à moitié de membres externes à l'entreprise, ainsi que le note Louis Roquet, présent à la rencontre d'hier. Roquet souligne que Cevital en est encore au stade d'apprentissage en matière de gouvernance et que beaucoup de choses restent à faire.