Dans un document rendu public récemment à l'occasion du 1er mai, l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) est revenue sur les résultats obtenus au cours de cette décennie en matière d'amélioration du pouvoir d'achat des Algériens. Un bilan que l'Ugta juge positif en énumérant les augmentations salariales décidées au cours de cette période. Mais, l'impact sur le pouvoir d'achat est très faible. Car, parallèlement à ces hausses, les prix n'ont cessé de prendre l'ascenseur et, par ricochet, le taux d'inflation. Un taux qui s'est stabilisé pendant quelques années avant de reprendre une courbe ascendante depuis décembre 2011 pour atteindre en avril, selon le dernier bilan de l'Office national des statistiques (ONS), 6,4% contre 5,9% en mars, 5,3% en février et 4,9% en janvier. En l'espace de quatre mois, l'inflation s'est accrue de 1,5 points. Ce sont les produits alimentaires qui ont été le plus touchés par la tendance haussière. Les ménages l'auront d'ailleurs ressenti. Aucun produit de consommation n'a échappé à la spirale inflationniste. La pomme de terre, produit de base pour la ménagère et baromètre du marché des fruits et légumes a vu son prix augmenter de 116,39%. Les consommateurs ont ainsi de plus en plus de difficultés à remplir leur couffin de victuailles. Ce sont particulièrement les prix des produits agricoles frais (légumes et fruits), les viandes et les poissons qui se sont envolés d'une manière spectaculaire sans qu'une main régulatrice ne vienne freiner les pratiques spéculatrices. Paradoxalement, la production a augmenté ces dernières années, notamment pour les légumes et fruits, à en croire les chiffres que donne régulièrement le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Idem pour la facture alimentaire qui s'est vue réduite de 10,5% durant les quatre premiers mois de l'année.Apparemment, le plan de développement agricole et les mesures visant à réduire les importations sont loin de bénéficier aux consommateurs, qui se retrouvent avec un pouvoir d'achat érodé. Ces actions bénéficient plutôt aux spéculateurs et autres acteurs indélicats de la sphère commerciale, laquelle est toujours en quête d'organisation. Jusqu'à quand, le consommateur continuera à payer les frais du laisser-aller, du laxisme et des annonces sans lendemain ? Des annonces qui concernent entre autre le renforcement du réseau de contrôle, l'amélioration des réseaux de distribution pour diminuer le nombre d'intermédiaires et la mise en place du conseil national de la concurrence. En attendant, les prix poursuivent leur ascension avec quelques épisodes d'accalmie. S. I.