La Syrie n'arrive toujours pas à sortir de la spirale de la violence, qui a fait encore des morts lundi soir et hier, dans plusieurs villes du pays, en dépit des efforts de la communauté internationale à trouver un terrain d'entente entre le régime de Damas et une opposition de plus en plus radicale. «Une bombe a explosé dans un restaurant à Damas lundi soir, faisant cinq morts et une dizaine de blessés, a indiqué la télévision d'Etat syrienne. Comme à l'accoutumée, les autorités syriennes désignent du doigt des terroristes», dont elles n'identifient pas l'appartenance, mais qu'elles considèrent comme des «ennemis» du pays, travaillant à la solde de l'étranger. Par ailleurs, les combats se poursuivent dans plusieurs villes syriennes, dont Idleb (nord-ouest), où les forces loyales au régime du président Bachar Al-Assad affrontent les soldats déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL)». «Les troupes de Damas utilisent l'arme lourde», a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ajoutant que «plusieurs autres explosions ont été entendues, durant toute la nuit du lundi à hier, à Hama (centre), Idleb, Lattaquié (nord-ouest), Alep (nord) et dans la ville côtière de Banias». Ces violences se déroulent parallèlement avec la poursuite des manifestations populaires à travers toute la Syrie, et ce, depuis environ quinze mois, alors que le Conseil de sécurité de l'Onu a averti, une nouvelle fois, contre une «guerre civile généralisée». A noter que l'Onu a envoyé une mission d'observateurs internationaux, forte de plus de 250 diplomates, pour tenter de faire appliquer le plan de l'ancien secrétaire général de cette institution Kofi Annan. Mais la tâche semble être plus délicate et il n'est pas sûr que cette mission de paix puisse atteindre ses objectifs sur le terrain miné de la révolte du peuple syrien. Cette révolte a aussi provoqué un inquiétant flux de déplacés vers les pays voisins, tels que la Turquie, la Jordanie et le Liban, où des milliers de Syriens attendent, dans les camps de réfugiés onusiens, la fin des violences pour rentrer chez eux. En attendant leur retour au pays, l'Onu essaye, à travers ses agences humanitaires, de les prendre en charge selon les moyens dont elle dispose. Ainsi, en Jordanie, où se trouvent près de 13 000 réfugiés syriens, «le Programme alimentaire mondial (PAM) a entamé la distribution des produits alimentaires de base dans les camps pour déplacés», a indiqué cet organisme, via un communiqué rendu public. «Les cartons contenant du riz, du sucre, de l'huile végétale et des lentilles sont distribués, avec l'aide du Croissant-Rouge jordanien», a précisé le communiqué, repris par les agences de presse. «Ce plan d'urgence doit, ultérieurement, couvrir les besoins mensuels de 25 000 Syriens en Jordanie», selon le PAM. A noter que le nombre de réfugiés syriens en Jordanie a dépassé la barre des 100 000, selon les autorités de ce pays, l'un des rares Etats de la région à être épargné par la vague des révoltes populaires. La communauté internationale, très inquiète de la situation en Syrie, se montre particulièrement soucieuse de voir les violences armées déborder sur les pays voisins, après les récentes violences liées à la crise syrienne, au Liban. L. M.