Un carrefour des métiers en voie de disparition intitulé «allo artisans» sera bientôt lancé au profit des jeunes diplômés issus de la formation professionnelle. C'est ce qu'a annoncé, hier, M. Abidet Abdelkrim, président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse (ONASJ), lors d'une conférence-débat au centre de presse d'El Moudjahid, à Alger. Afin de réhabiliter les métiers traditionnels, à savoir la plomberie, la menuiserie, la maçonnerie et l'électricité, le président de l'association a insisté sur l'urgence de créer ce carrefour qui, dira-t-il, prendra en charge 2 800 jeunes issus de la formation professionnelle à partir de janvier 2009 uniquement des 56 communes pour la capitale. Cette nouvelle démarche, qui donnera sa juste valeur aux métiers en voie de disparition en Algérie, sera élargie au fur et à mesure à l'ensemble du territoire national avec le soutien du nouveau dispositif de l'emploi de jeunes. «La capitale est désignée comme la ville pilote pour lancer cette opération de grande envergure», expliquera-t-il avant d'ajouter que la première expérience va démarrer au niveau d'une circonscription de Sidi M'hamed. M. Abidet a également précisé que, à travers ce nouveau projet, les jeunes se déplaceront à domicile pour proposer des prestations de services aux familles. A partir de là, deux possibilités s'offrent à ces jeunes diplômés qui seront payés par les personnes auxquelles ils offriront leurs services, en plus, a-t-il, souligné, de l'allocution de 8 000 DA attribuée par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Une nouvelle association en France, animée par la majorité des bi-nationaux, a également pris part à cette rencontre. Elle est venue, dira notre interlocuteur, pour bénéficier de notre expérience et présenter les dispositifs algériens en matière de prévention et de lutte contre le chômage. Sur ce point, M. Najdi Hamida, président de l'Association BBR, a mis en exergue la nécessité de créer un lien d'échange entre les jeunes des deux rives, magrébine et européenne, pour pouvoir partager les expériences des uns et des autres et apporter des solutions mutuellement pour, justement, faire sortir ces jeunes des fléaux puisque, poursuivra-t-il, «nous avons la même problématique, c'est-à-dire celle de l'insertion professionnelle des jeunes des deux rives». De son côté, le maître Abdelkader Hamida, porte-parole de la BBR, a expliqué que cette venue en Algérie est «le retour de la première rencontre organisée en mai 2008, à Paris, à l'encontre de l'ONASJ». «Nous avons eu assez de donner quant à l'expérience de l'Algérie en matière de la prévention de la délinquance. Nous nous basons davantage sur des questions qui relèvent de l'éducation et de la formation professionnelle», soulignera-t-il, en précisant, dans ce contexte : «Nous avons trois actions principales sur le thème de l'emploi le coohing, assister et accompagner les jeunes pour leur apprendre les codes de l'entreprise, le job-dating, c'est-à-dire des cours d'entretien d'embauche, dont le but est de faciliter la rencontre entre les entreprises et les jeunes issus des quartiers populaires pour casser les préjugés et ensuite un projet plus ambitieux qui n'est pas encore mis en place, un partenariat entre les entreprises et les universités des quartiers populaires.» Lui emboîtant le pas, la vice-présidente de l'association a, pour sa part, fait savoir que la BBR souhaite également lutter contre les échecs scolaires à travers les différents dispositifs qui se résument en deux points essentiels : «Eradiquer les sorties sans qualification, dont des mesures d'accompagnement ont été proposées, et la mise en place d'une classe pré-prépa pour que les élèves méritants puissent accéder aux écoles les plus sélectives.» Et de conclure : «Les difficultés étant les mêmes, pourquoi ne pas partager les mêmes mesures et dispositifs pour apporter des solutions mutuelles à cette problématique.» N. B.