Photo : M. Hacène De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Un vent de contestation à caractère régénératif souffle sur le Front national algérien (FNA) à partir des bases de l'Est. Réunis, hier à Constantine, en session extraordinaire les présidents des bureaux de wilaya activant en cette région portent le chapeau de la douche écossaise subie lors des législatives du 10 mai passé au président du FNA. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Selon eux la gestion des affaires du parti durant ces 5 années a été plus que négative et affectée par «la prise unilatérale de décisions afférentes aux affaires du FNA, à travers l'absence, sciemment imposée, de concertation avec sa composante au niveau des wilayas». Plus grave, les membres évoquent les décisions relatives à la confection des dernières listes électorales, dont les têtes de listes qui ont été contraintes à s'acquitter d'importantes sommes d'argent alors qu'aucune loi ne confère cette pratique. Dés lors les conférenciers appellent les membres du conseil national à adhérer à l'initiative portant sur des mesures correctives du parcours du parti avec en prime la «réunification de ses cadres ayant subi l'exclusion et la marginalisation sans fondement». Dans le communiqué transmis à la Tribune est consigné un aspect relatif aux finances. «Les membres du bureau national sont ainsi tenus de revoir les comptes du parti, bancaires ou postaux», lit-on dans la plateforme. De surcroît le responsable de la gestion administrative et financière du FNA, M. B. Abdelkader est interpellé pour geler le flux d'argent du parti de quelque nature qu'il soit. Par ailleurs, les membres des bureaux régionaux de l'Est sont tombés d'accord sur la tenue d'un congrès extraordinaire. Dans cette perspective un comité d'organisation, formé de membres du conseil, sera désigné pour élaborer les préparatifs nécessaires conformément aux textes réglementaires. Si les bureaux n'ont pas exprimé clairement le retrait de confiance au leader du FNA malgré les accusations «de la mauvaise gestion» proférées contre lui, une chose est sûre l'affront des dernières législatives constitue, selon des observateurs, un virage important dans la survie du Front national algérien. «On ne peut pas dissimuler nos défaites derrière la thèse de la fraude», laisse-t-on entendre.