De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Un éclairage scintillant du pont suspendu dès la tombée de la nuit suivi des dernières rotations des mécanismes du téléphérique donnent l'impression à la cité millénaire d'avoir conquis un grand nombre de visiteurs et que la journée était embellie en matière touristique. C'en est la partie exemptée des grands chantiers engagés dans la capitale de l'Est. Les rares touristes qui se baladent à Constantine, notamment en cette fin de printemps, puisent dans les espaces vertigineux et rallient les galeries de la médina chargés d'histoire (palais du Bey, Musée national Cirta,…et les passages encore accessibles de la vieille ville). Au centre-ville, le ton est aux projets structurants : tramway, transrhumel, stade et réfection des chaussées. Il faudra de la patience pour revoir le chef-lieu vêtu de son image innovatrice tant «serinée» par les pouvoirs publics. Même si l'ouverture des deux nouvelles structures hôtelières au centre-ville augure une option valable pour l'activité touristique. C'est écrit, la saison estivale n'est pas vraiment le propre de Constantine. Le printemps passé, la cité se replie sur elle-même en dégageant un désintéressement envers le simple visiteur de par le peu de moyens dont elle dispose en matière de tourisme. Au point de ratifier cette thèse : «Qui osera passer l'été dans cette wilaya ?», s'interroge un jeune. D'un côté, il n'a pas eu tort, vu les commodités de loisirs qui y sont quasi absentes. A l'exception de quelques modestes bassins ne couvrant pas la demande. De l'autre, depuis des lustres Constantine baisse rideau juste après le printemps. Après, ce sont les traditions locales et propres à la population qui y élisent domicile pour briser la monotonie estivale. Plage le matin et glaces le soir, «c'est une tradition qui aura encore de beux jours devant elle», avoue un habitant. Une situation presque innée qui n'a pas pu s'arracher au fil des ans de cette conception malgré les diverses tentatives de renouveau exprimées «sur papier» dans les deux assemblées, mais restées lettre morte. «Il manque des idées originales pour maintenir la cité éveillée durant l'été», estiment certains. Mais pas avant le parachèvement des structures au terme desquelles des projections sont en vue… Constantine devra ainsi se contenter de ses deux grands espaces verts pour s'oxygéner. Du moins, les responsables locaux se sont attaqués à deux vastes chantiers extra-muros. Soit les deux sites verts dont dispose la wilaya et qui sont restés inexploités depuis des années à cause de la décennie noire et du laxisme affiché par quelques décideurs quant à régénérer ces lieux. Ainsi, il aura fallu revoir la copie de la forêt d'El Merridj et du parc d'attractions de Djebel Ouahch pour y entrevoir des réaménagements.
Aménager les espaces «verts» de la ville pour alléger le dur quotidien Aux dernières nouvelles, les taux d'avancement des travaux ont été jugés appréciables, de l'avis des responsables au terme de la visite du wali effectuée il y a plus d'une semaine. Le chef de l'exécutif aura mis l'accent sur la nécessité de réception du projet en juillet prochain. Pour le premier espace cité, M. Bedoui, wali de Constantine, s'est enquis des travaux dont le pourcentage de réalisation a atteint 60%. Ces chantiers portent sur la confection de trois aires de jeu destinées aux volley-ball, basket-ball et football. Il est encore question de réaliser un terrain cyclable et un autre de sports combinés. A cet effet, la direction de la Conservation des forêts et l'entreprise chargée de l'aménagement étudieront l'option. «Une cascade, une coulée d'eau et un lac artificiel sont également prévus dans cet espace boisé», a ajouté une source de wilaya avant de préciser que des équipements de jeux pour enfants et des cafés/snack en forme de chalets en bois font partie de l'aménagement du site, outre la mise en service de l'éclairage extérieur et la conception d'aires de stationnement. Pour faciliter l'accès à cet espace forestier, les responsables ont réactivé le chemin de wilaya (CW) 151. Dans la même optique, le parc de Djebel Ouahch a fait l'objet d'une visite d'inspection de la part du wali. Ce dernier – qui aura revu à sa demande la première maquette de réhabilitation de cet espace – a instruit les organismes publics qui veillent aux travaux d'en accélérer la cadence pour permettre à la population de se détendre dès le début du mois de juillet. D'autant que les enfants seront les premiers bénéficiaires dès lors que des assortiments de jeux animeront les espaces. Une saison estivale à Constantine n'est pas sans angoisse… Même si les ponts offrent une fugue céleste.