Près d'un tiers de la somme globale de la dette cumulée de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a été déjà remboursé par les agriculteurs débiteurs. Ainsi, sur une ardoise de 17 milliards de dinars, les agriculteurs ayant bénéficié des crédits auprès de la CNMA ont remboursé, à la fin du mois de Ramadhan dernier, une somme globale de l'ordre de 5 milliards de dinars. C'est, en tout cas, ce qu'a déclaré, hier à Boumerdès, M. L'hadj Ahmed Allioui, secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). La même source, qui rassure avoir reçu «l'engagement des débiteurs de continuer à honorer le remboursement de leurs créances» et ce, «dans la mesure de leurs moyens», a justifié le recours de ces agriculteurs, qui sont au nombre de 130 000, aux crédits bancaires, notamment auprès de la CNMA. Il s'agit, pour M. Allioui, des conditions climatiques défavorables, dont la sécheresse qui a sévi durant plusieurs années. Le non-remboursement de ces crédits, précise le numéro un de l'UNPA, à terme échu, trouve son origine dans la situation économique difficile qu'a traversée notre pays. «La situation économique difficile traversée par le pays s'est répercutée directement sur les prix des semences et engrais, notamment, ainsi que des difficultés de commercialisation», soutient-il lors de son intervention en marge de l'assemblée générale du bureau de l'UNPA de Boumerdès. Au sujet de la section banque de cette mutuelle, qui est mise sous la loupe par le gouvernement, M. Allioui a signalé la réactivation prochaine des activités de la CNMA par le lancement d'une nouvelle souscription des actions de la CNMA-Banque, dès l'achèvement, a-t-il dit, «de l'opération d'évaluation actuellement en cours». Toujours dans le sillage des crédits, le SG de l'UNPA a évoqué l'option crédit zéro intérêt (Rfig), adoptée récemment par le ministère de tutelle, en ce sens que des allégements vont être accordés aux fellahs suite à une décision récente de la tutelle, consistant en la mise en place d'un guichet unique au niveau des CCLS. Par ailleurs, M. Allioui a mis en exergue la nécessité de création de «marchés communs» dans le cadre du partenariat et de la coopération liant les producteurs et les agriculteurs, afin de «casser le monopole par une meilleure régulation des circuits commerciaux». «La création des marchés communs va sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens et augmenter les gains des fellahs producteurs, actuellement rognés par des intermédiaires spéculateurs», a-t-il noté.