[image] Photo : Riad Par Amar Rafa L'alliance de l'Algérie verte (AAV) a décidé, hier, le boycott des instances de l'APN par ses parlementaires, et dégage toute responsabilité quant aux «effets néfastes» que pourrait avoir la promulgation de lois «susceptibles de heurter la sensibilité de l'opinion publique», s'agissant notamment de la révision de la Constitution. Lors d'une réunion au sommet de la coalition islamiste, qui regroupe le MSP et les mouvements Ennahda et El Islah, les dirigeants des trois partis, ont non seulement relevé l'illégitimité du Parlement issue des élections «truquées» du 10 mai dernier, mais annoncé qu'ils présenteront une série de propositions de lois. À commencer par une proposition de loi portant «criminalisation du colonialisme», la création d'une commission d'enquête sur les élections législatives du 10 mai et la révision à la baisse de l'indemnité du député, ainsi qu'une enquête sur le niveau d'instruction des députés.Bouguerra Soltani (MSP) a, lors de l'allocution prononcée à l'ouverture de la réunion de l'Alliance verte (AAV), estimé que les résultats «décevants» des dernières élections législatives, ont renforcé chez lui la conviction que les élections «sont toujours gérées selon le principe des quotas» et, par conséquent, ont «élargi les rangs des abstentionnistes et des sceptiques des élections». Pour lui, deux leçons sont à tirer des dernières législatives, notamment que «les décideurs ont choisi la continuité dans le style ancien», et décidées de «retarder la remise du flambeau aux nouvelles générations jusqu'après les élections présidentielles de 2014». Il a estimé, en outre, que les résultats en question ont exclu, de fait, deux générations, «celle de 1954» et «celle de la tragédie nationale», que «ces élections ont montré un échantillon de ce que sera le prochain Parlement, identique au CNT», et que si la situation demeure en l'état actuel «le climat des élections de 2014 ressemblera à celui de 2010». Le président du MSP, et membre de l'AAV, a réitéré sa certitude que «l'Algérie reste au dessus de toute élection», et que «sa conviction en ce peuple est inébranlable». Aussi, il revient à l'AAV, estime-t-il, d'«assumer la responsabilité de diriger les courants nationalistes» et de «redonner espoir à tous les Algériens déçus par ces élections». Avant lui, Fateh Rebiai (Ennahda), a dressé un bilan négatif des dernières législatives, qu'il a qualifiées de «catastrophe», dont seul le pouvoir en porte l'entière responsabilité. L'orateur a relevé que l'Algérie vient de «rater un rendez vous historique avec le changement démocratique», mettant en garde contre les conséquences qui pourraient découler des élections non transparentes sur la stabilité du pays. Surtout, a-t-il estimé, que «les signes de l'ingérence étrangère sont présents». Il s'est appuyé sur le rapport de la Cnsel, pour déplorer «l'implication de l'appareil judiciaire» et «la tentative d'impliquer les corps constitués dans le vote au profit d'un parti». M. Rebiai réitère que «l'Algérie ne constitue pas une exception dans le monde arabe», et qu' «il n'aura de cesse de réclamer que la volonté du peuple soit respectée». Et, en réponse aux «parties hostiles aux islamistes», il dira que l'AAV n'en sera que plus forte à l'avenir, et son groupe parlementaire «qui a levé le carton rouge contre la fraude en distribuera bientôt davantage de cartons rouges». Hamlaoui Akouchi (El Islah), pour sa part, a mis en exergue l'«illégitimité» de l'APN en accusant le pouvoir d' «avoir fait entrer le pays dans une tourmente aux conséquences incalculables».