Béjaïa a rendu un vibrant hommage à l'intellectuel Kateb Yacine à l'occasion du 19ème anniversaire de sa disparition précoce à l'âge de 60 ans. A l'initiative des éditions Tira (écritures), et en collaboration avec la maison de la Culture et le collectif culturel de la résidence universitaire pépinière, un riche programme d'activités a été présenté, mardi dernier, pour rappeler au souvenir du grand public les œuvres engagées et les positions courageuses de ce géant de la littérature algérienne. Poète, romancier, dramaturge, artiste prolifique et militant constamment engagé en faveur des causes justes, Kateb Yacine incarne toujours l'image d'un symbole fort et d'un repère juste dans l'esprit des Algériens. Une grande exposition -rassemblant coupures de presse, interviews, photos, œuvres éditées de l'écrivain et une dizaine de bibliographies qui lui ont été consacrées- a été inaugurée à cet effet dans le hall principal de la maison de la Culture. L'assistance a eu droit ensuite à la projection d'un portrait documentaire de Stéphane Gatti (2002) intitulé Kateb Yacine : Poète en trois langues. Smaïl Abdoun, maître de conférences au département de français à l'université d'Alger, s'est attelé au cours d'une communication à montrer l'œuvre katébienne dans sa complexité et sa profondeur. L'universitaire avait également présenté son livre intitulé Lecture(s) de Kateb Yacine. Hamiane Merzouk, qui avait longtemps collaboré avec la troupe théâtrale dirigée par l'écrivain, a, quant à lui, joué son monologue El Methoum (l'Accusé). Le groupe Debza de musique contestataire, également parrainé par Kateb de son vivant, lui a dédié un joli récital. La clôture a été réservée au film culte de Kamel Dehane Kateb Yacine, l'Amour et la Révolution, une coproduction algéro-belge (1989).