Photo : Riad Par Ramy Narimene et APS La saison estivale vient à peine de débuter qu'un véritable tohu-bohu s'est installé sur les plages de Jijel, connues pour être très fréquentées et très attrayantes. Les vacances de cet été se démarquent des autres par la cacophonie diffusée à pleins décibels par des baffles accrochées un peu partout, et du décor hétéroclite, qui frise parfois le “cauchemar” pour la population locale. Les passants peuvent déjà voir, au niveau du chef-lieu de wilaya, des étalages d'articles de plage (parasols, chaises, tables et bouées de toutes sortes) exposés à même les devantures de magasins alors que, dans les «bureaux ambulants», sur des murs ou des supports d'éclairage, l'on propose la location d'appartements pour les vacances, avec des numéros de téléphone pour d'éventuels contacts. Sentant les bonnes affaires, beaucoup de personnes se sont improvisées «agents immobiliers», en évitant les écueils administratifs et autres parcours liés à cette activité, juteuse pour de nombreux intermédiaires, à l'affût de la moindre proposition de propriétaires intéressés par une transaction estivale. Au milieu de tout cela, des dizaines d'enceintes acoustiques, accrochées çà et là, sont poussées à fond, surtout en fin d'après-midi, ce qui ne manque pas d'excéder quelque peu les Jijéliens, en particulier ceux qui rentrent du travail et qui aspirent à un peu de repos dans le calme.
Tranquillité, calme et quiétude, ce sera pour plus tard La réputation de cette région, en matière de tranquillité et de quiétude, était pourtant l'une des principales raisons qui faisaient que les estivants venant de plusieurs wilaya du pays choisissaient la côte jijelienne, pour un séjour en bord de mer, selon de nombreux témoignages. Boudée il y a quelques années, la corniche de Jijel a ravi la vedette à d'autres régions littorales du pays. On y vient de partout, comme en témoignent les plaques minéralogiques des voitures. Ils sont même nombreux à venir de l'étranger. Tout comme l'été dernier, le mois de Ramadhan, prévu vers la dernière semaine de juillet, ne semble pas avoir tempéré l'ardeur des estivants. De nombreuses réservations ont, en effet, été effectuées auprès des particuliers, pour des appartements meublés, ou des étages de villa : un nouveau créneau en vogue ces dernières années, à Jijel-ville et ses environs, au grand bonheur des loueurs, qui se frottent les mains, en ce début de saison. Toutes les plages de l'édénique corniche sont bondées de monde, particulièrement durant les week-ends, marqués par un déferlement ininterrompu. Le «Grand phare», «la Crique», même la grande plage d'El Aouana, décriée un certain moment, en raison de sa proximité avec le nouveau port de pêche et de plaisance en voie d'achèvement, sont pris d'assaut. «Pour cette saison, vingt deux (22) plages sont ouvertes et autorisées à la baignade», a indiqué la Protection civile, dont le dispositif humain et matériel a été déployé début juin.
Les «téméraires» de la mer De leur côté, la Gendarmerie et la sûreté nationales ont mis en œuvre leurs plans d'intervention respectifs, dans le cadre de la saison estivale. La présence des éléments de ces services de sécurité, aussi bien sur les routes que sur les portions du littoral, est un réconfort pour les estivants. Un seul cas de noyade est à déplorer, à ce jour, sur une plage de la corniche, quelques jours seulement après le coup d'envoi de la saison estivale, officiellement donné en présence du directeur général de la Protection civile, M. Mustapha El Habiri, dont l'appel a été pourtant on ne peut plus clair : la vigilance, pour éviter les drames de la mer. Ils restent encore très nombreux, les téméraires qui font allègrement fi des consignes de sécurité. De nombreux estivants jettent leur dévolu sur la plage mythique de la ville, plus connue sous le nom de «Casino» (centre-ville), qui reste encore un lieu de prédilection. Nombril de la ville, cette plage est aussi le type de site balnéaire où la cacophonie de sons diffusés à tue-tête par des enceintes acoustiques met les tympans à rude épreuve. Tous les «tubes» de l'été défilent à un niveau sonore à donner la migraine, au grand dam des riverains, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Si, pour certains estivants, l'été est un moment de farniente, de détente ou de ressourcement, il n'en est pas de même pour la population locale, qui y voit une période de cauchemar difficile à supporter. Pour preuve, les bouchons interminables de véhicules en circulation intra ou extra muros donnent une idée du calvaire enduré pendant cette période de l'année, où l'air iodé est remplacé par les émanations des tuyaux d'échappement. C'est cela, l'été à Jijel.