Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid «Nous comptons faire une extension du loto avec une super cagnotte, nous allons instituer le numéro complémentaire. A l'occasion du 40e anniversaire du PSA, nous allons même lancer le loto Goumeri dont le premier prix sera un beau duplex. Bref, nous avons de nombreuses surprises en gestation», déclarait un responsable du Pari sportif, il y a presque deux années. Les propos renvoient à une volonté de modernisation de l'entreprise. Et quand on évoque la nécessaire modernisation d'une entreprise, cela veut dire que le mode de fonctionnement en vigueur a atteint ses limites. C'est apparemment le cas pour le PSA. La mue envisagée par la direction du Pari sportif algérien peine néanmoins à s'opérer alors que des entreprises d'une activité similaire se portent bien dans beaucoup de pays. De l'intérieur, le problème se pose en matière de moyens. La Française des jeux a enregistré un chiffre d'affaires de 869 millions d'euros en 2006 alors que le PSA n'a récolté que 851 millions de dinars. L'écart est énorme. Il renseigne sur le peu de moyens dont dispose le PSA. On est convaincu au PSA qu'avec une amélioration des moyens techniques, l'entreprise pourra aisément rattraper le temps perdu. C'est une affaire de tirage. le PSA ne dispose pas, en effet, de moyens techniques de faire plusieurs tirages en une semaine. Car il faut reconnaître que plus l'entreprise accroît sa présence sur le marché, plus elle s'installe et fidélise sa clientèle. Particulièrement dans une activité où ceux qui s'y adonnent le font par passion. C'est ainsi qu'il a été question de doter le PSA d'un plus grand nombre de points de vente, accompagnés de moyens à même de permettre une fluidité des opérations. Mais au-delà de l'aspect financier et purement technique de l'exercice, il y a manifestement d'autres questions qui méritent d'être posées. En premier lieu, celle de la place des jeux du PSA dans la société algérienne. Cette dernière semble perdre de son lien avec ces jeux. Les amoureux du football se rappellent, par exemple, l'époque où le Championnat national suscitait l'intérêt des personnes grâce aux tirages du PSA. Les gens s'adonnaient à cet exercice en remplissant la grille des matches par un geste qui paraît banal, mais qui peut changer le cours de vie de son auteur. 1, x, 2, c'était les symboles du jeu. Celui qui avait treize bonnes réponses, était déclaré vainqueur. Aujourd'hui, le temps a fait son œuvre. Et le jeu a complètement disparu du paysage. Il a vite cédé la place au jeu de loto, qui tient toujours la route. Erriadhi, Kora Plus, Kora Sport Mais pourquoi alors le Pari sportif algérien a-t-il perdu son match... sur tapis vert ? La réponse est toute simple : une discipline qui régresse, qui perd sa valeur, qui marche à reculons, divorcera inéluctablement d'avec les activités qui l'accompagnent. L'état actuel du sport national en général et de son football en particulier fera fuir le plus accro. L'on peut dire dès lors que le Pari sportif algérien a la malchance de dépendre d'un secteur atteint de toutes les maladies. Le PSA n'a apparemment aucune responsabilité dans ce qu'est devenu le cercle des jeux. Mais il y a certainement des choses à faire pour substituer un mode de fonctionnement à celui en marche actuellement. Aucun calcul n'est exclu d'avance. Il s'agit-là de l'esprit même de tous les paris. Au PSA de jouer le jeu, à son tour, après avoir permis à des milliers de personnes de tester leurs chances. On comprend ainsi que la présence d'une entreprise au sein de la population est aussi une affaire d'environnement et d'entourage. On ne pourra pas recevoir des visiteurs quand un foyer d'incendie nous sépare du reste du monde. C'est apparemment la situation du Pari sportif algérien qui se cherche une orientation très difficile à définir. La relance du PSA n'est pas cependant impossible avec la réanimation du sport. Il peut conquérir le terrain perdu mais avec un sang neuf. Et c'est là que réside la responsabilité de ceux qui sont en charge de cette entreprise. Annoncer par exemple les résultats dans les publications, à la télé, peut être un facteur de ce sang neuf. S'intéresser également à une autre discipline qui peut s'avérer attractive. Il faudrait noter ici que d'autres jeux ont été lancés par différents canaux sans que cela passe par l'aval et le consentement des autorités. Nous rappelons, à titre d'exemple, le jeu du 080, qui est passé pendant longtemps sur les ondes des trois chaînes de la Radio nationale. Un ministre de la Jeunesse et des Sports avait, par ailleurs, déclaré en 2004 que «l'opération relève de la fraude». Mais pour y mettre fin, rien n'a été fait, laissant les choses évoluer comme si de rien n'était.