Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Changement tactique au sein du mouvement protestataire mené par les praticiens spécialistes de la santé publique. En effet, réunis vendredi dernier pour l'évaluation de la grève entamée le 4 mars dernier, les membres du Conseil national du syndicat ont décidé de faire une pause et reporter leur débrayage au 20 mars prochain. Seule manière de contourner la décision de justice décrétant le mouvement illégal. «Les membres du Conseil national, fidèles à la démarche légaliste du syndicat, ont décidé de prendre acte de la décision de justice malgré le fait qu'elle n'ait pas été notifiée», a annoncé le président du Snpssp, Dr Mohamed Yousfi, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du syndicat. Partant, «pour contrecarrer l'utilisation illégale par le ministère de la Santé de cette décision de justice pour se livrer à des mesures de rétorsion envers les praticiens spécialistes de santé publique et leur dénier le droit constitutionnel de recourir à la grève pour faire valoir leurs revendications légitimes, le Conseil national a décidé de déposer un nouveau préavis de grève». Un préavis pour une nouvelle grève de trois jours, les 20, 21 et 22 mars, qui sera suivie d'une grève illimitée, à partir du 1er avril prochain, en cas de non réponse favorable à sa demande de prise en charge de toutes ses revendications. Le préavis de grève est d'une durée de huit jours. Il sera déposé aujourd'hui même au niveau des services concernés. Les praticiens spécialistes de la santé publique poursuivent leur mouvement protestataire pour la satisfaction de la même plateforme de revendications présentée au ministère le mois de juin 2010. Elle porte principalement sur l'amendement du statut particulier, la révision du régime indemnitaire, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%), promulgation de l'arrêté interministériel portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au grade de praticien spécialiste principal, signé depuis octobre 2011, mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux existant déjà ou nouvellement créés et enfin l'octroi d'un quota de logements de fonction sinon l'accès à des formules simples pour l'acquisition de logements. «Nous ne renonçons pas à notre grève, nous la décalons seulement de quelques jours. Notre mouvement de protestation est maintenu. La base est décidée à ne pas reculer jusqu'à la satisfaction de sa plateforme de revendications», a affirmé, avec insistance, le premier représentant du syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique. Et ce dernier de dénoncer la «politique de fuite en avant du ministère» et sa «sourde oreille» face aux revendications légitimes de la corporation. A nouveau, Dr Mohamed Yousfi en appelle au président de la République pour trouver une solution à cette situation de blocage.