Même si les menaces sur l'économie mondiale sont toujours de mise, les marchés financiers européens ont rebondi hier, alimentés notamment par une perspective de baisse des taux d'intérêt. Ce rebond est expliqué également, selon les analystes, par la hausse spectaculaire de la Bourse de New York mardi dernier, portée par un mouvement de chasse aux bonnes affaires en fin de séance malgré l'effondrement de la confiance des consommateurs américains. Ainsi, le Dow Jones a gagné 10,88% et le Nasdaq 9,53%. En Europe, à l'ouverture de leurs transactions, Londres et Paris gagnaient plus de 5%. Deux heures plus tôt, Tokyo avait gagné 7,74%. A Tokyo, le marché a bénéficié d'informations de presse faisant état d'une baisse d'un quart de point du taux directeur de la Banque centrale du Japon, qui ne s'était pas joint au mouvement général des grandes banques centrales du 8 octobre en raison du niveau déjà très bas de son taux (0,5%). Le marché a également profité d'un repli du yen, dont la forte hausse des derniers jours, en pesant sur les capacités d'exportation, avait déprimé la tendance. Cette bouffée d'oxygène est due notamment à de nombreux facteurs, expliquent les spécialistes. Les économistes ont énuméré, entre autres, de possibles baisses de taux aux Etats-Unis, au Japon et en Europe, une accalmie sur le marché des changes et une stabilisation du prix du pétrole, un rebond technique après les plongeons de la semaine dernière et un ralentissement des ventes panique des fonds spéculatifs. Il y a lieu également de mettre en relief la stabilisation de la monnaie unique. Elle s'est stabilisée face au billet vert, à 1,27 dollar. Le pétrole aussi a eu sa part de cette flambée, puisque les cours étaient en hausse hier dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre gagnait 1,99 dollar à 64,72 dollars le baril. Tous les investisseurs attendaient également hier une baisse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed), et la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué lundi qu'une baisse de taux était possible la semaine prochaine. L'Europe a aussi annoncé un plan pour soutenir les banques commerciales. La Banque centrale européenne (BCE) a alloué, en effet, un montant de 103,1 milliards d'euros sur une durée de trois mois aux banques commerciales pour les soulager dans leur quête de refinancement sur un marché monétaire perturbé par la crise financière. Au total, 223 banques ont participé à cette opération annoncée à l'avance par la BCE qui a répondu à toute leur demande. Parallèlement aux mesures économiques, il est utile de rappeler le sommet du G20 du 15 novembre à Washington, destiné à amorcer une réforme du système financier international. «Nous voulons tous deux que des décisions concrètes soient prises pour que les causes qui ont créé la crise […] ne se reproduisent plus jamais», a affirmé mardi le président français Nicolas Sarkozy à l'issue d'une rencontre avec le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, qui doit à son tour accueillir aujourd'hui à Londres la chancelière allemande Angela Merkel. Le président français, qui préside l'Union européenne jusqu'à la fin de l'année, a également souhaité que l'UE porte de 12 à «au moins 20 milliards» le plafond des prêts pouvant être accordés à des Etats européens en difficulté. Sur ce plan, le Fonds monétaire international a annoncé mardi qu'un accord avait été signé pour accorder à la Hongrie des prêts du FMI, de l'Union européenne et de la Banque mondiale d'un montant total de 20 milliards d'euros.