A la mi-juin, l'euro-dollar présentait une situation de sur-vente marquée à l'approche d'un support important autour de 1,18 qui correspond peu ou prou au cours de lancement de la devise européenne il y a environ 10 ans. Depuis 6 semaines, un rebond technique a pris forme avec, à l'arrière-plan, la mise en place du plan de sauvetage de l'Union Européenne et du Fonds Monétaire International et les annonces de réductions des dépenses publiques par de très nombreux pays européens. L'euro restait en hausse face au dollar hier , mais se stabilisait autour de 1,2940 dollar, les cambistes optant pour la prudence en l'absence d'indicateurs majeurs, alors que le billet vert restait pénalisé par des craintes sur la vigueur de la reprise américaine. Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,2935 dollar contre 1,2926 dollar vendredi vers 21H00 GMT. L'euro gagnait aussi du terrain face à la devise nippone à 112,69 yens contre 112,00 yens contre la veille. Le dollar progressait également face au yen à 87,12 yens contre 86,62 yens vendredi soir. "Le dollar est clairement dans une mauvaise passe, alors que pèse la menace de nouvelles mesures de soutien (à l'économie, ndlr) de la Réserve fédérale américaine (Fed)", comme l'ont révélé les minutes de la réunion de juin du comité de politique monétaire de l'institution, publiées la semaine dernière, commentait Kenneth Broux, analyste de Lloyds Banking. Ces commentaires avaient balayé les attentes des cambistes de voir un relèvement anticipé du taux directeur de la Fed, alors que depuis environ un mois, les indicateurs macroéconomiques déçoivent et laissent entrevoir un ralentissement de la reprise de la première économie mondiale. Les cambistes seront ainsi particulièrement attentifs à l'audition bi-annuelle du président de la Fed Ben Bernanke devant le Congrès américain mercredi et jeudi, en quête d'allusions supplémentaires à un éventuel retour des mesures de soutien, notait Mitul Kotecha, analyste de Crédit Agricole CIB. Les cambistes guetteront également la publication d'indicateurs sur le marché de l'immobilier américain mardi et jeudi, ainsi que l'indicateur composite de l'activité économique pour juin prévu jeudi. Les marchés devraient cependant évoluer sans grande direction lundi, alors qu'aucun indicateur majeur n'est attendu, notait Commerzbank. En effet, "l'attention des marchés s'est déplacée des problèmes de dette en Europe vers le ralentissement de la reprise américaine", commentaient les analystes de Commerzbank, poussant même vendredi la monnaie unique européenne au-dessus de 1,30 dollar pour la première fois depuis le 10 mai. L'euro ne parvenait cependant pas à retrouver ce niveau lundi, alors que les cambistes attendent avec anxiété la publication vendredi des résultats des tests de résistance auxquelles ont été soumises 91 banques européennes afin d'évaluer leur capacité à affronter des conditions extrêmes. La prudence des cambistes était en outre renforcée par l'abaissement par l'agence de notation financière Moody's de la note souveraine de l'Irlande, de de "Aa1" à "Aa2", en l'assortissant d'une perspective "stable", en raison notamment du gonflement de son endettement et de ses perspectives de croissance affaiblies. Vers 13H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 84,81 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5251 dollar. La devise helvétique baissait face à l'euro à 1,3612 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0524 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1.190,25 dollars au fixing du matin contre 1.189,25 dollars vendredi soir. Le yuan chinois a terminé à 6,7787 yuans pour un dollar contre 6,7747 yuans vendredi.