C'était le 25 juin 2000, la «Roja» et les «Tricolores» se croisent en quarts de finale de l'Euro-2000, organisé conjointement par la Belgique et les Pays-Bas. Douze ans après, c'est en véritables ogres que les Ibériques se dressent sur le chemin d'une équipe de France que la Suède a plongé dans le doute après l'avoir dominée sur le score de 2 buts à 0. Face aux Champions du monde et d'Europe en titre, les coéquipiers de Karim Benzema, qui n'est pas encore parvenu à ouvrir son compteur but, tenteront de rebondir et retrouver la voie du succès, eux qui restaient sur 23 victoires de rang avant cette défaite contre l'équipe de Zlatan Ibrahimovic. Une déconvenue qui a suscité beaucoup d'interrogations de l'autre côté de la Méditerranée d'autant plus que le vestiaire français avait grondé et les joueurs de Laurent Blanc s'étant dit «les quatre vérités et à chaud» d'après le sélectionneur. Une «nouvelle affaire» après «l'incident du bus» en Afrique du Sud, les médias français, n'ont pas, dans la foulée, «lâché le morceau» en critiquant les choix de Blanc comme la titularisation de Hatem Ben Arfa dont certains n'ont pas hésité à dire qu'il n'avait pas le niveau pour être parmi les 23, ou Karim Benzema qui joue trop décroché et qui se retrouve rarement dans la zone de réparation. L'ancien entraîneur de Bordeaux cèdera t-il à la pression en effectuant des changements dans son onze de départ ? En plus et au niveau de la charnière centrale, il devra composer sans Philippe Mexes, suspendu pour ce match après avoir reçu un second carton jaune face à la Suède. C'est le jeune défenseur d'Arsenal, Laurent Koscielny qui épaulera donc Adil Rami dans l'axe au moment où Patrice Evra retrouvera son flanc gauche après les performances moyennes de Gael Clichy, les deux buts suédois sont venus de son côté. Pour leur part, les Ibères ne seront pas à l'abri d'une révolte des héritiers de Zidane lorsqu'on sait que leurs résultats en matchs officiels face à l'EDF ne plaident pas en leur faveur. En 2000, les coéquipiers de Raùl se sont inclinés en quarts de finale de l'Euro puis en 2006 lorsqu'ils se sont faits sortir par la bande à Raymond Domenech en huitième de finale de Coupe du Monde sur le score sans appel de 3 à 1 même s'ils avaient mené grâce à un pénalty de David Villa. La prestation des «Matadors» face à la Croatie a laissé planer le doute quant au niveau de cette «Roja» de Vicente Del Bosque qui n'a, jusque là, pas montré le football auquel elle nous avait habitués. Meilleure défense du tournoi avec un seul but encaissé et avec un Iker Casillas auteur d'une grosse prestation face à la Croatie (tout comme son homologue français Hugo Lioris), le coffre fort espagnol ne sautera pas aussi facilement et les Français devront essayer maintes combinaisons pour trouver les filets de «Saint Iker». Pas facile lorsqu'on sait que la «Seleccion» a toujours confisqué le ballon à ses adversaires avec 65% de possession de balle en moyenne et un milieu de terrain où Andrés Iniesta, qui affiche une grande forme depuis le début du tournoi, épaulé par le tandem Xavi Hernandez-Sergio Busquets, ont toujours fait la loi. Ça sera donc un match ouvert avec un léger avantage pour l'Espagne même si, cependant, une surprise n'est pas à écarter. Le survivant de cette empoignade qui se déroulera aujourd'hui au stade Donbass Arena, à 19h45, sera confronté au Portugal qui a dominé la République Tchèque (1/0) grâce à… Cristiano Ronaldo qui a frappé à nouveau et propulsé les siens au dernier carré. A la réception d'un centre de Joao Mutinho, le buteur lusitanien a catapulté le ballon au fond des files de Petr Cech avec une tête smashée (79') que le portier de la Tchéquie n'a pu qu'effleurer. C'est la 3e réalisation de CR7 dans la compétition, lui qui a touché à nouveau du bois lors de ce match (44e et 48e) à deux reprises. Une rencontre dominée par la «Selecçao» et où les coéquipiers de Jiracek n'ont pas pu faire le poids face au génie de CR7, la magie de Nani et la solidité de l'entre-jeu avec un Miguel Veloso tout simplement énorme. Pour dire que le Portugal est un sérieux client. M. T.