Sur le papier, il n'y a pas du tout de comparaison à faire mais la France reste invaincue face à l'Espagne en matchs officiels. La France de Laurent Blanc qui a été malmenée par la Suède lors du dernier match des groupes, sera attendue avec curiosité, face au champion du monde et d'Europe, en titre, aujourd'hui à Donetsk à partir de 20h45 sous le sifflet de l'arbitre Italien Nicola Rizzoli et ce, pour le compte des quarts de finale de l'Euro 2012, qui se dispute, simultanément en Ukraine et en Pologne. Sur le papier, il n'y a pas du tout de comparaison à faire, l'équipe drivée par Del Bosque avec son armada de joueurs du Barça et du Réal, les deux meilleurs équipes du monde, face à une équipe de Blanc en reconstitution, les Espagnols sont largement favoris. Bien que sur le plan historique, la France reste invaincue face à l'Espagne en matchs officiels (qualifications et phases finales). Le bilan global est favorable à l'Espagne (13 victoires, 11 défaites et 6 nuls), depuis son carton 4-0 lors de la première confrontation, en avril 1922 à Bordeaux. Et justement, c'est cette série que la Roja, championne d'Europe et du monde en titre, espère bien briser en quart de finale de l'Euro 2012, aujourd'hui à Donetsk. En dépit de cette différence entre les deux sélections, l'Espagne, qui rêve d'un triplé historique après ses sacres européens et mondiaux, est sans commune mesure avec celui d'une France qui commence tout juste à renaître des cendres de la mutinerie de Knysna, la Roja fait toutefois preuve d'une grande prudence à l'égard des Bleus. Javi Martinez déclare prudemment que «je pense que la France va être un de nos rivaux plus les difficiles sur cette compétition. La France a une manière de jouer assez novatrice depuis que (Laurent) Blanc l'a prise en charge. Son jeu est plus basé sur des combinaisons, des passes courtes qu'avant», explique le jeune milieu de terrain. Pour les Français, il faut exploiter les points faibles des Espagnols. La fébrilité dont elle a fait preuve face à la Croatie et sa difficulté à marquer (six buts certes, mais dont 4 inscrits à l'Eire, adversaire de moindre calibre) en sont des exemples frappants. Surtout, la phase de groupes n'a pas fait apparaître un remplaçant crédible à l'attaquant David Villa, resté à la maison en raison d'une fracture du tibia en décembre dernier. En dépit de ses deux buts marqués face aux Irlandais, Fernando Torres peine jusqu'à présent à faire oublier l'absence du meilleur buteur de l'histoire de la Roja. Et comme le coach des Français a bien des soucis à se faire après la suspension de Mexès, il prépare donc son successeur, à savoir, Laurent Koscielny, le défenseur d'Arsenal. «Il aura une bonne carte à jouer. Au niveau défensif, il y aura beaucoup de travail à faire et des trajectoires à couper.» Quant au joueur il remarque que «les Espagnols aiment beaucoup dézoner, c'est leur collectif qui vous met en difficulté. Ça ressemble au Barça. Par moment, on peut n'avoir personne dans notre zone. Il n'y a personne dans l'axe et en 2-3 passes, ils arrivent à trois ou quatre. La hiérarchie est aussi là pour être bousculée par les +petits+», a-t-il conclu. De son côté, Victor Valdes estime que «le danger c'est Benzema. C'est l'un des plus dangereux du monde. C'est pour cela qu'il joue là où il joue (au Real Madrid). Il est très précis pour conclure les actions et possède une rapidité redoutable, tant dans le débordement que dans le dernier geste», a ainsi rappelé Valdes. De plus, la France possède «un milieu particulièrement fort physiquement, ce qui lui permettait d'exercer une forte pression.» «C'est aussi une équipe qui aime construire ses attaques en passant par les ailes», a-t-il expliqué. Mieux encore, le sélectionneur de l'Espagne, Vicente Del Bosque a bien mis en garde ses joueurs: «Les Français jouent bien, sont une bonne équipe, ils ont les ingrédients d'une bonne équipe», a-t-il expliqué. «Ce sont des joueurs techniquement très bons, bien organisés. Benzema est en bonne forme et derrière lui, ils sont trois joueurs qui sont très bons. Je pense qu'ils vont jouer comme nous. Les Français n'ont aucun complexe», a ajouté le technicien espagnol. Pour le sélectionneur français, Laurent Blanc: «On ne s'est pas facilité la tâche parce que l'Espagne est une grosse équipe et on aura un jour de repos en moins. Il faudra un exploit pour battre l'Espagne et après un tel match c'est difficile à imaginer. Mais on va lutter. C'est une note d'optimisme mais il faut être réaliste, on va rencontrer l'une des meilleures équipes de cet Euro et du monde. On avait un objectif de gagner pour terminer en tête du groupe. On n'en a pas été capable, il faudra faire avec. Il faudra faire un exploit pour poursuivre l'aventure», conclut le sélectionneur de la France. Le match s'annonce difficile pour les deux équipes, mais beaucoup plus pour la France qui se trouve dans la peau de lOutsider devant cette machine espagnole...