La salle Atlas, située à Bab El Oued a vibré, jeudi, au rythme de la contestation et de l'agression physique. En effet, il y était prévu la tenue du Congrès du Front national algérien, que son président a appelé. Mais Moussa Touati était loin de se douter que ses détracteurs l'attendaient de pied ferme et déterminés à en découdre définitivement avec lui, à la tête du FNA. Le président de ce parti a été, tout bonnement, empêché d'accéder à la salle. Toutes les portes de l'Atlas étaient cadenassées. Il faut dire que les contestataires ont su y faire et ont pris toutes leurs dispositions pour que le Congrès ne se tienne pas. Ils reprochent à Moussa Touati de ne pas avoir mis en place une commission de préparation du congrès, de ne pas avoir veillé à la tenue des congrès de wilayas, pour dégager les délégués. Arrivé sur place jeudi matin, le président du FNA s'est vu, ainsi que ses partisans en grand nombre, quasiment encerclés par les contestataires, menés par le député Lamine Osmani. Les services de sécurité n'avaient pas d'autre choix que de constituer un cordon de sécurité, pour empêcher que l'irréparable n'arrive entre les deux ailes du FNA. Ce n'était pas sans difficulté, puisque la ruelle où se trouve la salle s'est quasiment transformée en champ de bataille. Echange de jets d'œufs, profération d'accusations, d'insultes et d'insanités de part et d'autre. Les forces de l'ordre ont dû procéder à quelques interpellations pour calmer les esprits. Et, en dépit des tentatives de Moussa Touati et de ses partisans, l'accès à la salle était impossible, ses détracteurs ayant formé un cordon de sécurité devant la porte. Les contestataires, menés par le parlementaire Osmani, exigent du président du FNA la restitution de l'argent qu'il a réclamé aux têtes de listes pour les dernières législatives, l'accusant même de ne pas l'avoir utilisé dans la campagne électorale. Ils lui ont demandé de choisir entre «le parti ou la chkara». Pour sa part, Moussa Touati a accusé ses détracteurs de «vouloir spolier le parti», en indiquant qu' «ils ont été exclus du parti (pour certains), tandis que d'autres ont présenté volontairement leur démission». Selon le président du FNA, c'est la décision prise par le parti «d'interdire aux têtes de listes n'ayant pas réalisé de bons résultats lors des dernières législatives de se porter candidats aux prochaines élections locales qui serait à l'origine du conflit». D'autres sources affirment que «le clan Osmani s'est soulevé contre Touati parce qu'il s'est joint au «comité pour la défense de la démocratie», qui a décidé de boycotter les séances de l'APN a été la goutte qui a fait déborder le vase. Ils ont, d'ailleurs, organisé samedi dernier, ce qu'ils ont appelé un conseil national, à l'occasion duquel ils ont retiré leur confiance à Moussa Touati. Affaire à suivre donc. F. A.