Les contestataires du président du parti, Moussa Touati, ont bloqué les portes de la salle et empêché les militants d'y accéder. Coup de théâtre au Front national algérien (FNA). Le 3e congrès du parti qui devait avoir lieu, avant-hier à la salle de cinéma Atlas de Bab El Oued (Alger), n'a pas eu lieu. La raison? Les contestataires du président du parti, Moussa Touati, ont bloqué les portes de la salle et empêché les militants d'y accéder. Les partisans de M.Touati, en dépit de leur nombre important, n'ont pas pu tenir leur congrès et sont restés rassemblés devant l'entrée de la salle jusqu'à 14 heures, horaire de la fermeture de la salle selon l'autorisation accordée au président du parti. Des dizaines d'opposants se sont rassemblés très tôt le matin, à leur tête les députés dissidents, et ont fermé les portes de la salle. Une altercation a eu lieu entre les partisans et les dissidents qui sont allés jusqu'à se lancer des oeufs. La présence en force des agents de sécurité a évité l'affrontement entre les deux parties. Les opposants demandent le départ de Moussa Touati, accusé de gestion unilatérale des affaires du parti. La crise a atteint son point de non-retour lorsque le président du parti a décidé de participer au Mouvement national pour la protection de la démocratie, créé au lendemain des élections législatives par 16 partis politiques. Ce mouvement a décidé de boycotter les travaux de l'APN, ce qui n'était pas du goût des parlementaires du FNA. Les neuf députés du parti ont signé alors le divorce d'avec M.Touati en se démarquant de ses déclarations et actions. Une conférence nationale des cadres du parti, tenue samedi dernier dans la wilaya de Djelfa, avait adopté, à l'unanimité, une décision visant le retrait de confiance à M.Touati, en l'obligeant à présenter le rapport moral et financier devant un congrès extraordinaire. Avaient pris part aux travaux de cette conférence des cadres et des militants du FNA, ainsi que neuf membres du bureau national sur un total de 11 membres, les députés du parti au Parlement et des chefs des bureaux de wilaya sur un total de 41 wilayas. Ce qui s'est passé donc ce jeudi était attendu à plus d'un titre. A la salle Atlas, Lamine Osmani, membre du bureau national et député à l'APN a indiqué que leurs revendications se limitaient au «respect du règlement intérieur du FNA» qui «s'est démarqué de sa ligne politique à cause des attitudes individualistes du président du parti au mépris du bureau national et du conseil national». Mohamed Brahimi, un autre fondateur, a défié Moussa Touati de présenter le rapport financier et moral du parti. Mais M.Touati qui assure que le congrès aura lieu, ne l'entend pas de cette oreille. Il a accusé les députés du parti de profiter de l'immunité parlementaire pour violer la loi. Le président du FNA a précisé, dans une déclaration reprise par l'APS, que son parti tiendra son congrès prochainement sans pour autant fixer la date ajoutant qu'il «saura répondre à ses opposants». Selon lui, l'origine de la crise était l'instruction du parti interdisant aux têtes de listes n'ayant pas réalisé de bons résultats aux dernières législatives de se porter candidats aux prochaines élections locales. L'ex-candidat à l'élection présidentielle du mois d'avril 2009 a souligné la nécessité de la tenue du congrès pour «la reconstruction du FNA qui vit une conjoncture exceptionnelle». M.Touati a rappelé, dans ce sens, que l'ordre du jour du congrès portait sur la révision de la restructuration du parti y compris le conseil national qui a perdu 89 membres sur 207 à la suite, notamment aux démissions et exclusions.