De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Grazzhoppa's DJ Big Band a scratché la dernière note de cette 10e édition du Festival international du jazz de Constantine, DimaJazz 2012. La salle était pleine de jeunes et de moins jeunes venus fêter le finish et souhaiter un bon anniversaire aux 10 ans de DimaJazz. Depuis la première note, la salle ne s'est pas arrêtée de bouger. C'est un nouveau genre de Big Band qui a pris naissance en 2002 et s'est illustré dans de grands festivals comme Roskilde et Lowlands. A Constantine, il a tout simplement répondu au vœu d'une jeunesse estudiantine avide de mouvement, de défoulement et de hip-hop. Le chaperonnage de la formation par Fabrizio Cassol, le saxophoniste du trio Akamoon, a donné aux DJ une grande assurance. «Auparavant, je fréquentais des groupes de jazz en Belgique, en Hollande et en France avec qui j'évoluais sur scène. Par la suite, je me suis dit pourquoi ne pas mettre le monde à l'envers. Autrement dit, composer un groupe de DJ et inviter des musiciens de jazz pour s'illustrer sous les coups de scratchs», indiquera le fondateur du Band, le belge Grazzhoppa's. Et cette conversion continue de faire vibrer les salles de spectacles.La soirée de samedi dernier a confirmé la bonne santé musicale du Big Band, le seul d'ailleurs au monde qui s'inscrit dans ce style. La présence de Laurent et de Guillaume et sa trompette venait ponctuer par moment les prouesses techniques des 6 DJ. Et pour coller au style hip-hop, la chanteuse Monique Harcum, épouse de Grazzhoppa, met la scène en danse grâce à sa puissance vocale chantant des airs colorés de soul, funk et jazz avec une légère chorégraphie. «Je porte le nom du Band, mais chaque élément apporte du sien pour donner une personnalité à tout le groupe. Pas de notion de leadership. On écoute beaucoup de musiques avec diverses expérimentations avant de fixer la composition», explique le compositeur. «Nos principales influences sont issues du hip-hop des années 1980. Le groupe qui jouait à cette époque, avait une longueur d'avance sur son temps. Mais pour nous, les sources d'inspirations sont énormes. On puise dans tous les styles, jazz, rock. Il n'y a pas de drapeau pour la musique. Pas de frontières pour varier, métisser et composer», ajoutera-t-il.Avec des platines variables, le Big Band explore tous les genres des quatre coins du monde. Il prend souvent le risque d'expérimenter. La scène du théâtre de Constantine est emballée. Pari réussi pour les 6 DJ, les deux instrumentistes et la chanteuse de Philadelphie à la voix emprunte de soul, qui n'ont pas raté l'occasion de scratcher Happy birthday pour DimaJazz.Signalons enfin que cette 10e édition était dédiée à Djemame et Merouche, deux cofondateurs de DimaJazz disparus respectivement en juillet 2005 et début 2007.