Le comité de coordination de ce qui se fait appeler «mouvement pour la sauvegarde du Rassemblement national démocratique» s'est réuni, le 23 juin 2012, pour évaluer son évolution, la participation de ses membres à la sixième session ordinaire du parti, ainsi que pour déterminer les actions à mener, afin de l'élargir (le mouvement) aux différentes structures et à la base militante du RND. Dans un communiqué signé par huit membres, dont les plus médiatisés, Tayeb Zitouni (maire de la commune d'Alger-centre) et Nouria Hafsi, SG de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), ces redresseurs version RND ont convenu d'organiser une rencontre réunissant des représentants de toutes les wilayas, ainsi que ceux de la communauté nationale à l'étranger, pour préparer des conférences régionales, afin de mobiliser les militants. Ce mouvement, «voué à la réussite», tel que prédit dans le document, sorti de l'ombre en mars 2012 -quelques semaines avant les législatives du 10 mai- est né pour «sauver le RND de la perdition, de la déviation et de la calcification». «Le parti a atteint un tel niveau d'écroulement que la direction actuelle, et à sa tête le secrétaire général Ahmed Ouyahia, a eu recours à des dizaines d'étrangers au conseil national et de non-militants pour remplir la salle du conseil et voter ses résolutions, ce qui fait perdre au conseil national toute sa légitimité et sa crédibilité», notent les rédacteurs. Les «frondeurs» du RND regrettent que le SG du parti et actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, persiste à «refuser nos requêtes, qui consistent à organiser un congrès extraordinaire, à rendre le parti à ses enfants et à donner plus de considération à ses fondateurs, à ses anciens députés, cadres et militants». Dans leur plaidoirie, les redresseurs du RND dénoncent le dévoiement des missions du parti en faveur d'intérêts personnels. «L'utilisation du parti à des fins personnelles, la vente et l'achat de postes et le désintérêt affiché face à la mission de jonction avec la société ont fini par vider le parti de son essence politique, sociétale et morale et même de sa ressource humaine salvatrice. Puisque A. Ouyahia continue à adopter la politique de désignation par le haut, qui a montré ses limites.» Pour motiver leur action, les rédacteurs du communiqué expliquent que «la légitimité de ce mouvement est tirée de celle de la lutte contre ses dépassements, qui risquent d'anéantir le parti». S. A.