La deuxième journée de l'atelier régional sur les aspects juridiques de la protection des enfants en ligne dans la région arabe, organisé au cyberparc de Sidi Abdallah, s'est poursuivie par une série de communications présentées tour à tour par des experts du monde arabe qui ont mis l'accent sur la nécessité de réactualiser le cadre réglementaire et législatif pour faire face à ce fléau.Selon ces mêmes experts, des lois existent mais ne sont pas suffisantes eu égard à l'ampleur qu'a pris la cybercriminalité de par le monde. Ces lois doivent se développer pour être davantage efficaces et jouer pleinement leur rôle dans la protection des enfants. C'est ainsi que le Docteur Ameen Iaazan, professeur de droit à l'Université El Maoula Smaïl au Maroc, dans sa communication relative aux avantages et aux défis d'une mise en place d'un cadre juridique arabe pour protéger les enfants contre la cybercriminalité, a appelé à l'uniformisation des terminologies qui jusque là posent problème dans le monde arabe. Selon lui, ce problème de terminologie pose souvent un problème d'application réelle de ces conventions sur le terrain. Et d'ajouter également que toute mauvaise formulation d'un texte peut avoir pour conséquence une mauvaise interprétation. D'où toute l'importance de bien formuler cette convention arabe qui doit servir de repère pour les législateurs lorsqu'ils légifèrent, puisqu'elle permettra de renforcer l'arsenal judiciaire déjà existant dans le monde arabe en matière de protection des enfants notamment contre la cybercriminalité. Bien sûr, et toujours selon ce juriste, ce cadre juridique doit prendre en considération la référence internationale, à savoir la convention de Budapest qui insiste, dans son article 9, sur la protection de l'enfant et interdit son exploitation notamment par Internet. Mais avant tout cela, il y a lieu de s'imprégner de la réalité du monde arabe dans le domaine de la cybercriminalité, conclut le conférencier.Par ailleurs, lors des débats beaucoup d'intervenants sont revenus sur la nécessité d'un système de filtrage pour éviter aux enfants une mauvaise utilisation de l'Internet et les prémunir ainsi contre tout éventuel danger ou agression. Mais même sur cette question, des experts comme M. John Carr, représentant de la Coalition des organismes de bienfaisance pour enfants sur la sécurité Internet, a expliqué que des systèmes de filtrage gratuits existent mais souvent les parents ne savent pas les utiliser et deviennent par là même une source de stress pour eux. Les parents ne doivent donc rien laisser au hasard et doivent supprimer les mauvais sites pour permettre une connexion la plus sûre possible à leurs enfants.La lutte contre la cybercriminalité doit être l'affaire de tous et rien ne doit être sous-estimé dans ce dossier car il y va de l'avenir et du devenir de nos enfants. La famille, l'école, le mouvement associatif, et les institutions ont tous un rôle à jouer dans ce domaine. B. A.