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La Banque d'Algérie relève un fléchissement de la croissance et une poussée inflationniste Mettant en garde contre l'expansion des dépenses budgétaires
Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi En dépit d'une bonne santé financière, l'Algérie a enregistré en 2011 un fléchissement sensible de sa croissance économique, passant à 2,4 % contre 3,4 % en 2010. Un fléchissement qui s'est soldé par la contraction de la dépense intérieure brut. Cette baisse est due, selon le rapport de la Banque d'Algérie (BA) sur l'évolution économique et monétaire du pays en 2011, à plusieurs facteurs, notamment la faible croissance du secteur du bâtiment et des travaux publics, la persistance de la récession dans le secteur des hydrocarbures depuis 2006, ainsi que l'expansion des dépenses budgétaires. Les responsables de la BA, qui ont présenté hier les grands contours du rapport, ont mis en relief l'importance de contrôler les poussées inflationnistes. Le rapport note à ce propos que «l'accélération des poussées inflationnistes conjuguées à la persistance des dysfonctionnements des marchés laisse penser que le risque d'inflation pourrait constituer un défi sur le moyen terme pour l'économie nationale». Plus explicite, le rapport précise que «la forte croissance de la masse monétaire, résultant de la dépense publique courante, nettement accrue en 2011, tire les prix à la hausse». En outre, selon la BA, «l'inflation annuelle moyenne, mesurée par l'indice national des prix à la consommation, s'est accélérée en 2011 à 5,7 %, contre 4,5 % en 2010 et 2,4 % en 2009. La hausse des prix des produits manufacturés et des services a contribué davantage à l'inflation des prix intérieurs, sachant que les facteurs endogènes inhérents aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs amplifient l'effet-prix ». Outre l'inflation, la BA a évoqué la persistance de la récession dans le secteur des hydrocarbures qui «pèse sur l'activité économique et milite en faveur d'une performance de croissance hors hydrocarbures». Cependant, dans le chapitre économie réelle, les seuls secteurs qui ont enregistré des performances, selon le même rapport, sont l'agriculture et les services. Les autres secteurs ont enregistré une croissance positive, mais à des taux faibles. Quant à l'envolée des dépenses courantes qui visaient à endiguer le phénomène de la hausse des prix, ceci «a alimenté l'effet-prix et, par là, a rendu difficile la conduite de la politique monétaire par la Banque d'Algérie», souligne le document. Sur ce point, les cadres de la banque n'ont pas mâché leurs mots assurant que l'équilibre des dépenses budgétaires reste un objectif stratégique à atteindre, étant donné que l'équilibre des finances du pays repose maintenant sur une moyenne des prix du pétrole d'au moins 110 dollars. Le rapport, qui a détaillé également la situation du système bancaire, a mis l'accent sur les capacités de résilience du pays face aux chocs externes. Ainsi, la balance des paiements a enregistré un excédent des 10% en situation de forte progression des importations tirée par l'envolée de la part relative des biens alimentaires, de l'ordre de 20,8 %, durant l'année sous revue. «Cet excédent vient consolider davantage la résilience de la situation de la balance des paiements extérieurs pendant que le profil des importations ainsi que leur structure représentent un risque non négligeable», note le rapport. S. B
Les placements des réserves de change rapportent à l'Algérie 4,45 milliards de dollars Les placements des réserves de change à l'étranger ont rapporté à l'Algérie 4,45 milliards de dollars en 2011. C'est ce qu'a indiqué hier un rapport de la Banque d'Algérie. Ce montant, selon le même document, est en légère baisse par rapport au rendement enregistré en 2010. Estimées à 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011, ces réserves avaient rapporté à la BA 4,6 milliards en 2010, lorsqu'elles n'étaient que de 162,22 milliards, contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009. Ce rendement, mentionné sous l'appellation «Revenus des facteurs nets: Crédits», au chapitre relatif à la balance des paiements dans le «rapport 2011 sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie», était de 5,13 milliards de dollars en 2008, de 3,81 en 2007 et de 2,42 en 2006. La quasi-totalité de ces placements, répartis entre les Etats-Unis et l'Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains que l'Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007, lorsque les taux d'intérêt mondiaux étaient relativement élevés. Ces titres sont soumis à un taux d'intérêt moyen fixe de 3%. A fin 2011, les réserves de changes étaient de 182,22, soit 38 mois d'importation, la dette extérieure a été réduite à 4,4 milliards de dollars, alors que le taux de change effectif réel du dinar restait proche de son taux de change d'équilibre.