L'objectif du gouvernement était d'arriver à une croissance de 7%. Les craintes, que certains experts ont dernièrement affichées quant au risque d'inflation auquel l'Algérie est sujette, ont été finalement confirmées. Le taux d'inflation des prix à la consommation a atteint 4,2% pour l'année 2001. L'inflation, rappelle-t-on, était quasiment nulle en 2000 avec 0,3%, un taux jugé, à l'époque, très satisfaisant. La Banque d'Algérie, dans sa note semestrielle sur les tendances monétaires et financières rendue publique jeudi, a, toutefois, signalé une évolution positive des indicateurs monétaires et financiers. La situation ainsi brossée rejoint le constat sceptique qu'a formulé dernièrement le Conseil national économique et social qui avait signalé une croissance de -2% pour l'année 2001 et qualifié de «préoccupant» le retour de l'inflation. La croissance a été contrariée, selon le Cnes, par les «contre-performances» du secteur des hydrocarbures. Il est noté que le prix moyen du baril de pétrole était de 22,4 dollars au second semestre 2001. Il était de 26,8 dollars durant les premiers six mois. Cette baisse des prix du brut n'a pas affecté néanmoins la balance des paiements et les réserves de change. Une nette amélioration a été, dans ce sens, enregistrée portant ainsi l'excédent de la balance des paiements, pour l'année 2001, à 6,7 milliards de dollars et les réserves de change à 17,9 milliards de dollars. Soit l'équivalent de 18 mois d'importation. L'évolution favorable des indicateurs financiers et monétaires est expliquée, en outre, par la stabilisation macrofinancière du pays. Quant à la faible croissance, elle est surtout imputée à la stagnation que connaissent les réformes dans le secteur industriel. L'inflation, pour le moins très inquiétante, remet sérieusement en question le plan de relance triennal annoncé par le Président et qui devait redynamiser la croissance algérienne, faire baisser le taux de chômage et réduire celui de l'inflation. Le ministre du Commerce, M.Temmar, s'inquiétait récemment de voir l'inflation évoluer davantage si le processus de mise à niveau des entreprises publiques et privées se faisait avec des aides directes de l'Etat. Les experts ne lient pas toutefois cette hausse de l'inflation à la récession mondiale maintenant que cette dernière est autrement contestée par des instituts mondiaux de grande renommée. L'inflation, à titre d'exemple, a été bien maîtrisée en Tunisie, un pays qui a largement souffert de la baisse de l'activité touristique suite aux attentats du 11 septembre dernier, mais qui a connu un taux d'inflation de 1,9% en 2001. Sur un autre plan, concernant, cette fois, la bonne tenue de la balance des paiements, la Banque d'Algérie a noté que cette dernière a contribué à «ancrer la convertibilité courante du dinar sur une meilleure viabilité de la position extérieure». Le cours moyen dinar/euro s'est ainsi stabilisé à 69 dinars pour un euro durant l'année 2001. Pour ce qui est des finances publiques, la situation, rapporte la Banque d'Algérie, «s'est tassée au cours du second semestre», ramenant les dépôts du Trésor à 414,1 milliards de dinars contre 564,3 milliards vers fin juin dernier, en raison, ajoute-on, d'«importants décaissements effectués par le Trésor au profit des banques au 4e trimestre». La note ajoute encore qu'afin d'assurer une gestion «prudente» des liquidités bancaires et atténuer l'effet inflationniste potentiel, la Banque d'Algérie «a réactivé l'instrument ‘‘réserve obligatoire'' en tant que principal instrument indirect de politique monétaire».