C'est à un thème rarement abordé par les spécialistes que la chercheuse universitaire Aït-El-Djoudi Dalila, de Béjaïa, a choisi de s'attaquer, à savoir celui des prisonniers français de l'Armée de libération nationale (ALN). L'intérêt de l'étude présentée hier lors du colloque sur le cinquantenaire de l'indépendance algérienne étant de démontrer que ces derniers ont eu, globalement, un traitement de loin plus humain et digne lors de leur captivité en comparaison aux détenus algériens. «Même s'il était admis que l'ALN ne disposait pas de structures organisées pour avoir des prisonniers français, les documents et archives que j'ai consulté ont démontré le contraire», dira l'intervenante tout en précisant qu'en lieu et place de prisons à proprement parlé, l'ALN gardait généralement ses prisonniers dans des grottes comme celles de l'Akfadou, en Kabylie. Des témoignages précieux recueillis auprès d'anciens combattants ont permis de démontrer la nature du traitement auquel avaient droit les détenus français. «Dès 1955, des soldats français ont vécu une histoire vivifiée par la seconde guerre mondiale et avaient affaire, dans ce cas, à des combattants qu'ils n'ignoraient pas», dira la conférencière avant d'ajouter que les captifs de l'ALN avaient parfois droit à des gestes fraternels, à la vie sauve alors qu'ils étaient condamnés au départ…Autant de témoignages et de récits recueillis auprès d'anciens combattants mais également puisés des documents de l'ALN, comme la plateforme de la Soummam et la Déclaration du 1er Novembre. Ainsi, fera encore savoir la chercheuse, des directives ont été données par l'ALN en vue de traiter les prisonniers ennemis conformément aux textes internationaux en la matière, notamment la Convention de Genève inhérente aux prisonniers. Et de citer, dans ce contexte, une instruction datant de l'été 1955 dans laquelle l'état-major de l'ALN demandait que des civils français soient faits prisonniers et ce, autant que faire se peut, pour les besoins de la propagande dans le sens où ces derniers pouvaient être considérés comme une monnaie d'échange. La conférencière révélera, en outre, avoir appris que le colonel Amirouche s'était distingué par son humanisme envers les prisonniers français, si bien qu'il aurait offert sa montre d'argent à l'un d'eux au moment de sa libération. Belhadef Soraya, de Constantine, abordera les événements du 11 décembre 1960 pour rappeler qu'il s'agit d'un processus de mobilisation de la population entrepris par le Front de libération nationale (FLN) depuis le 1er novembre 1954 et même avant. Belaid Habib, de Tunisie, a choisi d'intervenir sur «La société civile en Tunisie : rupture et continuité (époque coloniale et postcoloniale)», pour évoquer le processus de développement du mouvement associatif dans son pays. Ce dernier, rappellera-t-il, est «une invention coloniale» et fera savoir que le pays avait encouragé les associations modernes, dans le sens laïques, lesquelles sont nées essentiellement au début du XXe siècle. «A partir des années 40, celui-ci s'est élargi et s'est enraciné pour avoir un rôle influent dans divers domaines, dont l'éducation des enfants, la promotion culturel, le développement sportif etc» M. C.