Propos recueillis par notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
La Tribune : Au jour d'aujourd'hui, quelle est la situation de l'USM Annaba ? M. Abdelhamid Boudiaf : A la reprise, nous avons hérité de créances de l'ordre de 103 millions de dinars, salaires impayés des joueurs, frais de restauration et d'hôtellerie et dépenses diverses. Nous allons étudier ces dettes au cas par cas et la priorité va en premier lieu aux salaires. Nous avons un business plan pour remédier à la situation et nous allons redémarrer l'équipe. D'ailleurs, des lettres de sponsoring ont été adressées à des sociétés et à des entreprises. S'il y a lieu le capital de la Sspa/USM Annaba sera ouvert mais cela se fera dans le respect strict de l'éthique sportive et financière.
Ceci pour le côté financier, pour l'équipe elle-même, que comptez vous faire? Vous allez faire appel à des joueurs qui évoluent dans d'autres clubs pour renforcer la composante actuelle ? Non, pas du tout, ce n'est pas comme ça que je conçois la formation du club, il faut changer de mentalité et surtout changer cette culture qui a fait beaucoup de mal au sport. Il y a un formidable vivier duquel on peut puiser les meilleurs joueurs. Il n'est plus question de négocier avec ces «managers de l'informel» qui n'apportent en réalité rien de bon. Il va y avoir entre le 8 et le 23 juillet courant un premier regroupement de 60 joueurs pour effectuer les essais techniques préalables, parmi eux 8 joueurs franco-algériens évoluant en 2e division en France ; à l'issue de ce regroupement, des choix seront faits. Ce sera un test sur les performances physiques techniques et morales en plus d'un contrôle médical strict.
Dans tout cela, où est la place de l'entraîneur suisse M. Christian Zermaten? L'entraîneur a son mot à dire sur tout ce qui concerne la formation de l'équipe. Nous voulons une belle équipe qui remporte des victoires et qui draine les foules et M. Zermaten a signé un contrat de performance avec des objectifs clairs. C'est un entraîneur technicien, il aura la lourde tâche de former cette équipe qui devra plus tard se hisser au niveau que nous espérons tous parce que la ville de Annaba mérite que son équipe phare dispute des matchs en Ligue 1. Il aura aussi à superviser la formation des catégories A, B et C dans le centre qui sera bientôt construit de sorte que la relève sera assurée de facto. Quant à l'accession que tout le monde souhaite, elle ne se fera qu'avec le travail quotidien, le sérieux et la discipline et nous serons toujours là pour veiller à cela.
Votre arrivée à la tête de l'USM Annaba a été salvatrice pour le club et a été saluée par le tout Annaba, puisque vous avez évolué en tant que joueur au sein de Hamra Annaba dans les années 70 qu'espérez-vous en prenant la situation en main ? Vous savez, pour ma part, je n'attends rien, je ne brigue aucun poste, tout ce que je veux, c'est être au service du sport, c'est une noble cause que de vouloir remettre en selle une équipe de football qui avait fait le bonheur de milliers de supporters annabis. Je voudrais voir une belle équipe qui évolue sur le terrain et qui donne l'exemple aux centaines de milliers de jeunes qui aiment le football et qui voudraient eux-mêmes le pratiquer.